Aimé Jacquet, die riesige Polemik

Aimé Jacquet, die riesige Polemik

La Coupe du monde 2022 ayant lieu à l'automne, ce mois de mai ne marquera pas le premier rendez-vous des Bleus avec l'annonce de la liste de Didier Deschamps. En 1998, Aimé Jacquet avait été vivement critiqué.

Invité à désigner les 22 joueurs qui conduiraient l'équipe de France sur le toit du monde, Aimé Jacquet n'a pas opté pour une équipe en particulier le 5 mai 1998, lors de l'annonce de la liste des joueurs convoqués pour la Coupe du monde en France. Ou du moins pas complètement. Au lieu de 22 noms, l'entraîneur en a cité 28, la décision finale n'étant prise que quelques semaines plus tard.

La manière de procéder d'Aimé Jacquet était à l'époque totalement nouvelle et lui valut un feu nourri de critiques. "Et on joue à 13 ?", titrait le journal français L'Equipe le lendemain de l'annonce. La méfiance entre le technicien français et le quotidien français, omniscient à l'époque où Internet n'en était qu'à ses balbutiements, n'en a été que renforcée. "Cette liste est le résultat de mes dix-huit mois de recherche", justifie Aimé Jacquet, qui souhaite toutefois se donner encore du temps pour affiner son équipe et sa tactique et se préparer à toute éventualité. Le président de la fédération, Claude Simonet, y voit une "mesure de sagesse" au vu des matches que la plupart des joueurs doivent encore disputer, que ce soit en championnat ou en finale de la Coupe d'Europe.

Je ne leur pardonnerai jamais

"Nous préférons vivre avec 28 joueurs qui méritent l'équipe nationale. Il peut se passer beaucoup de choses dans les semaines à venir. Nous n'avons pas le droit de nous séparer de joueurs ou de les mettre dans des situations difficiles alors que nous avons besoin de toutes nos forces", a-t-il encore argumenté. Les explications de l'entraîneur ne sont toutefois pas convaincantes et sa personne est attaquée. Le journal sportif français L'Equipe, qui avait déjà déclaré que l'ancien milieu de terrain n'était "pas l'homme de la situation", l'a qualifié dans son éditorial de "brave type".

Les commentaires de la presse se sont gravés dans la mémoire de l'entraîneur. Malgré l'euphorie de la victoire du 12 juillet 1998, l'ancien Bordelais se souvenait de ses détracteurs en les terrassant devant des millions de téléspectateurs. "Une certaine presse a honteusement menti. Je ne leur pardonnerai jamais. Je n'ai que du mépris pour ces gens-là", a-t-il déclaré. Ces gens, ce sont surtout les journalistes de L'Equipe, qualifiés de "voyous, irresponsables, malhonnêtes et incompétents", qui ont le "monopole de la bêtise". Les journalistes de L'Equipe, Jérôme Bureau et Vincent Duluc en tête, ont alors reçu des menaces de mort.