Bahlouli sur l'enfer en Ukraine : "J'ai vu un char exploser

Bahlouli sur l'enfer en Ukraine : "J'ai vu un char exploser

L'ancien prodige de l'Olympique lyonnais, qui joue dans un club ukrainien, évoque le chaos que traverse le pays. Pour changer, lui et son club se trouvent en Turquie. Mais ils vivent l'enfer par procuration ...

Il fait partie des joueurs français qui évoluent en Ukraine. Farès Bahlouli, l'ancien prodige du centre de formation de l'Olympique lyonnais, joue depuis quelques mois pour le Metalist Kharkiv en D2 ukrainienne. Heureusement, au lieu d'aller s'entraîner à Kharkiv, près de la frontière russe, Bahlouli et ses coéquipiers étaient partis en stage en Turquie.

On a eu un peu de chance, mais c'est une situation compliquée, particulière", a raconté l'ancien joueur de l'OL, de Monaco et de Lille vendredi sur RMC. Ma famille est restée à Lyon parce que ma femme a accouché, mais pour les trois quarts de l'équipe, leurs familles sont là-bas. Ils sont inquiets. C'est terrible".

"Quand on est en France, on ne se rend pas compte"

Par procuration, Bahlouli est confronté à la guerre, et ce qu'il raconte donne une idée de la catastrophe. "Nous avons tous été réveillés pratiquement en même temps à 4 heures du matin par nos proches, c'était comme un choc. Les familles ont essayé de se réfugier dans les métros et les caves ... Le club a essayé d'en accueillir plusieurs. Le club a réagi relativement vite. Ils ont installé plusieurs abris autour du stade. Certaines familles s'y sont cachées pendant les bombardements. Quand on est en France, on ne se rend pas compte. A tout moment, ça peut basculer. Je suis tombé sur une vidéo de la route que j'emprunte pour aller au camp d'entraînement, j'ai vu un char exploser, avec des corps à côté...".

Bahlouli et ses coéquipiers sont toujours en Turquie et ne savent pas quoi faire. Un retour en Ukraine semble compliqué, et le Français n'a pas l'intention d'y mettre les pieds dans la situation actuelle. Ma vie passe avant tout", dit-il. J'ai une famille, des enfants. Je pense que je rentrerai en France dans quelques jours. Pour moi, ça va, j'ai de la chance par rapport à mes coéquipiers". Bahlouli explique qu'il a mis quelques appartements à la disposition de ses coéquipiers pour les aider. Un geste fort, même si les Ukrainiens ont actuellement les yeux rivés sur ce qui se passe dans leur pays...