Officiellement désigné pour succéder à Pierre Mignoni à la fin de la saison actuelle, Xavier Garbajosa est un homme heureux. L'ancien ailier et arrière du XV de France est sans club depuis début janvier 2021, après avoir été évincé du banc de touche de Montpellier. Depuis son éviction du MHR, il n'a pu diriger qu'un seul match : Il a mené les Barbarians français lors de leur succès fleuve contre les Tonga en novembre dernier (42-17). Assistant de Patrice Collazo au Stade rochelais, où son travail a été salué, il a néanmoins connu ses premiers échecs en tant que manager principal dans l'Hérault.
"Il faut aussi faire preuve de capacité d'adaptation aux joueurs que l'on a, à l'environnement et au contexte dans lequel on évolue. Je n'ai pas forcément respecté ces fondamentaux à Montpellier, en voulant aller trop vite et en manquant certainement de patience et de lecture", a reconnu Xavier Garbajosa. Une humilité remarquable. A-t-il appris de ses erreurs ? L'avenir nous le dira. Cette autocritique lucide a certainement influencé le président lyonnais dans sa décision concernant le successeur de Pierre Mignoni sur le banc de touche. Car de l'aveu même du futur entraîneur rhodanien, "c'est toute la classe de Pierre (Mignoni, ndlr) de ne pas penser à lui mais à la pérennité du club" lorsqu'il a mis fin à sa collaboration avec le LOU.
Je ne suis pas Pierre et il n'est pas moi".
En ce qui concerne sa préparation pour le prochain exercice, l'entraîneur a expliqué ses intentions. "On ne veut pas anticiper mon arrivée, mais découvrir ce club par petites touches, rencontrer aussi le staff qui va rester ici puisqu'il est sous contrat, et aussi les joueurs. Nous allons faire un travail d'infiltration pour ne pas perturber les joueurs qui sont en compétition. Il s'agit de pouvoir reprendre le flambeau de Pierre. Je ne le remplace pas, je prends sa suite, car je ne suis pas Pierre et il n'est pas moi". Une montée en température progressive qui n'est pas sans rappeler celle de Fabien Galthié, qui devait accompagner Jacques Brunel lors de son mandat à la tête du XV de France. Une expérience qui a été bénéfique pour l'actuel entraîneur des Bleus, puisque les résultats parlent pour lui.
Un "accro à la compétition"
En choisissant Xavier Garbajosa, Yann Roubert a surtout ciblé un homme vindicatif, à l'appétit insatiable. "Il manque la compétition, ces hommes, ces aventures humaines, ces moments que l'on passe au quotidien avec un staff et des joueurs, ces projets que l'on construit. C'est vrai que ça captive, c'est addictif. Et ce sont des aventures humaines qui sont formidables, à tel point qu'elles finissent forcément par nous manquer. La compétition est toujours quelque chose de formidable et d'addictif", a-t-il remarqué avant de faire l'éloge de son futur club. "Tout est une question de possibilités. Certaines sont bonnes, d'autres moins. Je pense que celle du LOU est excellente parce que ce club construit petit et a une croissance linéaire avec des fondations solides. Il faut saluer le travail de Pierre Mignoni, qui travaille depuis des années pour amener le club là où il est, avec le président Roubert et l'actionnaire principal. Ce sont des paramètres importants".