Qatar 2022 : grande polémique pour les Bleus

Qatar 2022 : grande polémique pour les Bleus

A six mois de la Coupe du monde, le silence des joueurs de l'équipe de France sur les droits de l'homme passe de plus en plus mal au Qatar.

A six mois du coup d'envoi de la Coupe du monde, la tension monte autour de l'équipe de France. Et pas seulement en raison de la complexité du défi auquel les Bleus sont confrontés : devenir la première équipe à conserver la couronne mondiale depuis le Brésil en 1962. L'organisation de la Coupe du monde 2022 au Qatar ne cesse de faire froncer les sourcils. La faute notamment à la question des droits de l'homme et aux conditions des travailleurs immigrés.

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"Vous deviendrez une légende si, en tant que champion du monde en titre, vous nous aidez à défendre et à soutenir les migrants qui travaillent dans des conditions indignes au Qatar et sans lesquels cette Coupe du monde n'aurait jamais pu avoir lieu. Amnesty International a écrit dans une lettre à l'équipe de France : "Au Qatar, vous rencontrerez probablement ces travailleurs migrants dans votre hôtel ou sur le chemin des stades et des sites d'entraînement. Aujourd'hui encore, des centaines de milliers d'entre eux sont exploités par des employeurs sans scrupules et n'ont même pas le droit de protester contre leurs conditions. La cause en est une organisation du travail rétrograde qui réduit pratiquement en esclavage les personnes venues travailler au Qatar".

Le Danemark comme modèle

Amnesty International espère que l'équipe de France imitera le Danemark, l'un de ses adversaires au premier tour, qui a décidé de monter sur les barricades pour dénoncer les conditions de travail des migrants. "Vous êtes plus forts que les Danois sur le terrain ? Soyez le aussi dans vos revendications ! Exprimez clairement votre solidarité en prenant la parole en public, en publiant un message sur vos réseaux sociaux ou en signant notre pétition. Ce serait un geste de justice envers ceux qui paient un lourd tribut à l'existence de cette concurrence", poursuit l'ONG. Nous ne vous demandons qu'une chose : soyez à la hauteur de leur estime en exprimant clairement votre solidarité avec ceux qui continuent à vivre un cauchemar".

Il s'agit d'un sujet très sensible.

Une demande à laquelle Didier Deschamps devrait répondre lors de sa conférence de presse de jeudi. "C'est un sujet très sensible, ce n'est pas à moi ni aux joueurs de faire pression sur la Fédération qui a fait le nécessaire pour être vigilante et attentive à la situation là-bas. Je n'ai pas envie de participer à un débat médiatique, c'est clair. Ce qui n'exclut pas pour autant la liberté d'expression de chacun. Je ne connais pas le contexte. La FFF, l'équipe de France, comme toutes les nations, feront le nécessaire pour observer cette situation avec vigilance. Je ne suis pas là pour bâillonner les joueurs, ils sont libres de s'exprimer sur ce qu'ils veulent", a déclaré l'entraîneur tricolore, qui risque d'évoluer en terrain glissant sur ce sujet.

L'association ne peut pas rester silencieuse.

Une réponse qui ne devrait pas satisfaire l'ONG. Invitée de l'After Foot sur RMC, Lola Schulmann, chargée de plaidoyer pour Amnesty France, a déploré le refus de la fédération française de s'engager sur cette question. "La fédération ne peut pas rester silencieuse et doit s'exprimer sur la question des violations des droits au Qatar. La réponse est qu'il n'y aura pas de prise de position publique sur ce sujet", a-t-elle regretté, ajoutant : "Les Danois, les Allemands et les Belges se mobilisent. Nos collègues européens et ces associations échangent pour se demander ce que nous pouvons faire par rapport à nos voyages au Qatar pour nous assurer que tout est en ordre dans nos hôtels. Ils prennent publiquement la parole sur ce sujet". "Parler des droits de l'homme ne doit pas être un sujet tabou en France. Il faut être conscient de l'impact que peut avoir une parole de Noël Le Graët", a-t-elle ajouté, espérant que la FFF change d'attitude.