Zouheir El Moutaraji, le triomphe tardif d'un talent brut

Zouheir El Moutaraji, le triomphe tardif d'un talent brut

Zouheir El Moutaraji, qui a héroïquement marqué deux buts lundi en finale de la Ligue des champions, a connu une carrière en dents de scie dans son club formateur du Wydad Casablanca. Carrière.

La troisième victoire en Ligue des champions de l'histoire du Wydad, lundi soir contre Al-Ahly (2-0), est en grande partie due à un joueur. Zouheir El Moutaraji a été l'individu le plus en vue dans un collectif qui a bien fonctionné et a frappé deux fois, une fois par mi-temps. D'abord au quart d'heure de jeu avec un coup de génie, une frappe puissante de 30 mètres sous la barre d'El Shenawy. Puis après la pause, lorsque le milieu offensif a devancé Hany pour tromper à nouveau le gardien égyptien, mais en deux tentatives. Il a mérité le titre d'"homme du match", qui n'a sans doute jamais fait autant l'unanimité que lors de cette finale.




Aït Ben Idir : "Il n'a pas trouvé sa place".


Pour Zouheir El Moutaraji, la réussite de la soirée est d'autant plus savoureuse que l'enfant de Casablanca et du Wydad a dû patienter avant de s'imposer dans son club formateur. L'ancien international Jamel Aït Ben Idir, qui a évolué au Wydad Casablanca entre 2015 et 2019, se souvient. "Quand je suis arrivé, il sortait tout juste des catégories de jeunes. J'ai tout de suite remarqué ses grandes qualités", raconte l'ancien Havrais à Football365 Afrique. Il était explosif, avait un ballon puissant, un excellent sens du but, contrôlait toujours vers l'avant et tirait dès qu'une ouverture se présentait. Des qualités qui me rappelaient celles d'un Steve Savidan".


Talentueux mais pas très rugueux, Zouheir El Moutaraji est passé par le Hassania Agadir puis l'Olympique de Khouribga pour faire ses preuves. Deux prêts qui ont plus (9 buts en 22 matchs avec l'OCK en 2017-2018) ou moins (9 apparitions sans un seul but avec l'Hassania la saison précédente) bien marché et qui ne lui ont pas permis de s'imposer durablement à son retour au Wydad. "C'était un talent brut qui n'était pas en mesure d'exploiter pleinement ses qualités. Il était ballotté d'un côté à l'autre, à droite, à gauche ou derrière un attaquant. Bref, il ne trouvait pas sa place", analyse Jamel Aït Ben Idir, qui a sa propre opinion sur la question. Les entraîneurs qui arrivent ici veulent voir des résultats tout de suite", explique notre témoin. Ils n'ont pas le temps de s'occuper d'un jeune".


Mais les choses changent peu à peu et Zouheir El Moutaraji, 26 ans, obtient de plus en plus de temps de jeu au fil des saisons. L'arrivée sur le banc de Walid Regragui, qui avait déjà tenté de le prêter lorsqu'il entraînait le FUS Rabat, lui permet de progresser. Sa polyvalence est toujours appréciée, mais c'est au poste de milieu offensif gauche que l'enfant du club donne le meilleur de lui-même. Ce n'est certainement pas Mohamed El Shenawy qui le contredira.