Le Cameroun fait tout pour remplir les stades

Le Cameroun fait tout pour remplir les stades

Pour contrer le phénomène des tribunes vides, le gouvernement camerounais, les élus locaux, les élites et les hommes d'affaires multiplient les astuces.

Le gouvernement camerounais a promis au continent la plus belle Coupe d'Afrique des Nations (CAN) jamais organisée dans l'histoire du football. Mais assister à des matches dans des stades flambant neufs et vides ne peut pas contribuer à la réalisation de cet objectif. Au contraire. "Comment Sadio Mané peut-il jouer à Bafoussam dans un stade vide ? Comment Mahrez peut-il jouer à Douala dans un stade vide ? Ce n'est pas normal. C'est comme si on nous disait que Michael Jackson est dans une salle où il n'y a personne", a protesté l'ancien footballeur camerounais Joseph Antoine Bell au micro de RFI.


A partir de 14 heures, plus d'école et plus de travail.


Pour contrer le phénomène des tribunes vides, le pays organisateur de la compétition a recours à plusieurs astuces. Si les exigences du Covid n'ont pas été assouplies, les autorités camerounaises ont décidé de suspendre l'école et le travail plus tôt que d'habitude. "Sur les plus hautes instructions du président de la République, le Premier ministre, chef du gouvernement, informe la communauté nationale que pendant les jours où se déroulent les matches de la CAN, les activités scolaires et académiques se tiendront de 7h30 à 13h et les activités professionnelles de 7h30 à 14h. Cette mesure s'appliquera dans le secteur public du lundi 17 janvier au 4 février", indique le gouvernement dans un communiqué publié samedi.


Billets et transports gratuits


Cette nouvelle a été accueillie avec joie, notamment dans les lycées et universités publics. "Jusqu'à présent, il n'était pas facile de sortir des cours à 16 heures et de se rendre au stade pour un match qui commence à 17 heures. Maintenant que les cours se terminent à 13h, j'ai le temps de rentrer chez moi et de faire mes devoirs avant de retourner au stade", se réjouit Alan, étudiant à l'université de Yaoundé I. Il est d'autant plus heureux que les ministres du gouvernement et d'autres hauts fonctionnaires ont décidé de mettre à la disposition des spectateurs des billets de match gratuits et des véhicules pour le transport entre les stades et certains points.


Dans la capitale Yaoundé, où se trouvent deux des stades de la CAN, le gouverneur de la région a mis à disposition trois minibus gratuits. Objectif : faciliter le déplacement des supporters camerounais vers le stade d'Olembé, où les Lions indomptables disputent leurs matches du tournoi. A Douala et à Bafoussam, les hommes d'affaires, les maires et les élites locales ont emboîté le pas aux autorités publiques. Dans les rues, les billets d'entrée au stade sont partagés. Et les spectateurs sont transportés gratuitement. Cela a par exemple permis d'attirer beaucoup de monde au stade Kouekong (Bafoussam) lors des matches Sénégal - Guinée (0-0) et Zimbabwe - Malawi (1-2) du 14 janvier. Lentement mais sûrement, ces mesures semblent commencer à porter leurs fruits.