Même si la nouvelle saison a déjà commencé, le débat qui agite le monde du cyclisme - du moins en France - depuis plusieurs semaines se poursuit. Arnaud Démare, Romain Bardet et Thibaut Pinot : plusieurs coureurs sont montés aux barricades et ont évoqué le retour d'un peloton à deux vitesses. Ces composés organiques sont naturellement produits par le foie lorsque le corps humain, privé de glucides et de carburant, se tourne vers les graisses pour alimenter les muscles et le cerveau.
L'utilisation de cétones de synthèse est notamment dénoncée par le Mouvement pour un cyclisme crédible. Jean-René Bernaudeau s'est montré très critique dans le journal Ouest France. "Je suis allé voir les dirigeants à propos des cétones et je leur ai dit : "Vous m'assurez que ça ne sert à rien, que c'est cher, mais arrêtez d'en prendre, parce que si demain il y a un problème, je vous le redirai". C'était il y a deux ans. Rien n'a changé", a-t-il regretté. Vous en prenez toujours. Je suis content que Pinot et Bardet se soient exprimés à ce sujet. Les cétones créent de la méfiance. Je ne suis pas un scientifique, mais si ça ne sert à rien, comme certains le disent, pourquoi le faire ?".
Il suffit de mettre son maillot pour être plus fort
Et le Vendéen d'insister sur les effets évidents des cétones, illustrant son propos avec l'équipe Jumbo, qui fait partie des équipes qui dominent le peloton depuis plusieurs saisons grâce à Primoz Roglic, Wout Van Aert ou Jonas Vingegaard. "C'est une discussion permanente dans le peloton. Mes coureurs en parlent. J'ai des marqueurs qui sont plus forts que tout le reste. Par exemple, lorsque Lilan Calmejane a gagné une étape du Tour de France avec nous, l'équipe Jumbo était plus faible que nous. Aujourd'hui, il y a des équipes, il suffit de mettre leur maillot pour être plus fort...", a-t-il poursuivi.
Le patron de l'équipe TotalEnergies espère des mesures fortes. Et pas seulement en ce qui concerne les cétones, dont l'interdiction est réclamée par de nombreux acteurs. "Il faut changer la législation, j'en ai parlé avec mon sponsor et l'UCI. Je souhaiterais qu'il y ait des avenants aux managers pour qu'ils doivent payer s'il y a un problème dans leur équipe", a-t-il lancé.