Simon Yates retrouve des couleurs ! Après avoir failli abandonner après sa panne sur les pentes du Blockhaus, le capitaine de l'équipe BikeExchange-Jayco a levé les bras en signe de victoire à Turin, au terme d'une 14e étape folle qui a complètement redistribué les cartes au classement général. Après que Mauro Vegni ait baissé pavillon à Santena, les offensives ont commencé, notamment Mathieu van der Poel qui a très tôt tenté sa chance en solo. Le coureur de l'équipe Alpecin-Fenix a cependant décidé d'arrêter ses efforts après une dizaine de kilomètres. Par la suite, un groupe de quatre coureurs, dont Alessandro Covi et Anthony Pérez, a tenté sa chance, rejoint plus tard par Mauri Vansevenant. Le peloton, mené par la formation Bora-Hansgrohe, a laissé peu de place aux échappés avant que la route ne se rebiffe. Après une tentative de Giulio Ciccone et Diego Rosa, c'est un groupe d'une dizaine de coureurs avec Simon Yates et Mathieu van der Poel qui a tenté sa chance. Le rythme intense avec lequel ce début d'étape a été mené a fait exploser le peloton pendant un moment, le porteur du maillot rose, Juan Pedro Lopez, étant un temps distancé.
Martin a beaucoup perdu
Sur la première difficulté répertoriée, Il Pilonetto, Simon Yates a lancé une nouvelle attaque avec Magnus Cort Nielsen dans sa roue. Le Britannique a vu un groupe de cinq coureurs se former autour de lui, sans que l'écart ne se creuse avec le peloton, qui a rapidement repris le dessus. Joe Dombrowski a pris la tête de la course, aidé notamment par Ignatas Konovalovas. C'est alors une échappée de onze coureurs, avec Nans Peters en son sein, qui a pris jusqu'à trois minutes d'avance. Les coureurs de l'équipe Bora-Hansgrohe ont maintenu le rythme dans le peloton avant d'accélérer à nouveau à 85 kilomètres de l'arrivée. Le résultat a été une nouvelle explosion du peloton et un écart nettement plus faible pour le groupe de tête. Sur le circuit final de 35 kilomètres, qui comprenait également la montée vers la basilique de Superga, haut lieu de la classique Milan-Turin, et qui a été parcouru deux fois, les abandons ont coûté cher. Guillaume Martin, d'abord distancé avec João Almeida, a fait une grande tentative pour rattraper le groupe des favoris, qui a mis fin à l'échappée à moins de 70 kilomètres de l'arrivée. Le capitaine de l'équipe Cofidis a très vite payé cet effort et a été irrémédiablement distancé lorsque le Portugais, plus mesuré, est revenu au train pour ensuite le suivre.
S.Yates enchaîne, Carapaz enfin en rose.
La situation a changé au pied de la dernière ascension de Superga, lorsque Jai Hindley, le vainqueur de Blockhaus, a lancé les hostilités sans faire de différence. Richard Carapaz a alors répondu à l'Australien et s'est isolé en tête de course, tandis que Juan Pedro Lopez, qui a tenu bon avec beaucoup de courage, a finalement cédé et perdu son maillot rose de leader du Giro. Après avoir longtemps tergiversé, le groupe des favoris a été ébranlé par une attaque de Jai Hindley avec Vincenzo Nibali dans sa roue. Le coureur de l'équipe Bora-Hansgrohe a été le premier à reprendre le champion olympique en titre, qui a ensuite été suivi par le "requin de Messine" et Simon Yates. Après une accélération de l'Italien, le Britannique a répondu et n'a pas pu suivre. Le coureur de l'équipe BikeExchange-Jayco a franchi la ligne d'arrivée quinze secondes devant Jai Hindley, Richard Carapaz et Vincenzo Nibali. Juan Pedro Lopez a franchi la ligne d'arrivée en dixième position, mais avec plus de quatre minutes de retard. Richard Carapaz a pris le maillot rose de leader avec sept secondes d'avance sur Jai Hindley et 30 secondes sur João Almeida. Guillaume Martin, qui a accusé un retard de plus de neuf minutes sur cette étape, a chuté à la 12ème place du classement général. Arnaud Démare, qui avait été distancé très tôt, a terminé l'étape à temps au milieu du peloton et conserve son maillot cycliste.