C'est l'une des petites particularités du Tour de France 2022. Si le peloton passe par le nord de la France, la cinquième étape entre Lille et Arenberg proposera pas moins de onze secteurs pavés sur les 75 derniers kilomètres du parcours. Si quatre d'entre eux sont directement repris de Paris-Roubaix, de nombreux secteurs seront inédits, ce qui a poussé un certain Tadej Pogacar à profiter de son séjour dans la région à l'issue du Tour des Flandres pour effectuer un premier repérage avec son équipe UAE Team Emirates... à moins que le double vainqueur de la Grande Boucle ne prévoie une participation surprise à l'"Enfer du Nord", qui devrait avoir lieu le 17 avril. A cette occasion, le directeur sportif de l'équipe émiratie, Aart Vierhouten, a toutefois émis de vives critiques sur le secteur de 1600 mètres reliant Eswars à Paillencourt. Le deuxième secteur pavé me surprend", a-t-il déclaré dans une interview accordée à la chaîne belge néerlandophone Sporza. Si j'étais l'organisateur de la course, je ne l'aurais jamais intégré dans le parcours". Faisant référence au fait que ce "secteur pavé est en descente", Aart Vierhouten a exprimé ses doutes quant à la sécurité des coureurs, notamment en raison de son positionnement précoce dans la course.
Ploegleider van Pogacar luidt alarmklok : "2e kasseistrook in de Tour is levensgevaarlijk" #Tour https://t.co/vwB0iRwQaa pic.twitter.com/Umulv5VCjq
- Sporza 🚴 (@sporza_koers) avril 5, 2022
Vierhouten : "Aucune course ne devrait passer par ce secteur pavé".
"Il n'y a pas de chemin alternatif sur le côté droit ou gauche des pavés. Cela va à l'encontre de la sécurité sur laquelle on insiste tant ces derniers temps", a-t-il déclaré. Entre le sprint intermédiaire et le premier secteur pavé, tout le monde sera encore plein d'adrénaline. Dans les derniers secteurs, il pourrait y avoir un groupe d'environ 40 coureurs. Mais dans ces premiers secteurs, nous allons déchirer tout un peloton. C'est dangereux". Un secteur pavé qui avait déjà été emprunté lors du Tour de France 2018, soit la dernière édition à proposer une étape avec les pavés du Nord. "Heureusement, il faisait sec à l'époque", se souvient Aart Vierhouten, qui craint que la météo ne soit différente en juillet prochain. S'il se mettait à pleuvoir, il serait totalement irresponsable de laisser les coureurs descendre cette route pavée. C'est de la folie pure". Ce dernier a ajouté qu'"aucune course ne devrait passer par ce secteur pavé". Tadej Pogacar envisage l'étape avec sérénité, mais ne cache pas qu'elle pourrait être un tournant. Il a déclaré : "Cela peut très mal se passer ou très bien se passer. On ne peut pas gagner le Tour ici, mais on peut certainement le perdre". Sans aucun doute, il a en mémoire le Tour de France 2014, où Chris Froome avait dû abandonner lors de l'étape des pavés sous la pluie et où Vincenzo Nibali avait réussi à s'imposer.