Ligue 1 : Clap de fin pour Petkovic, erreur de casting à Bordeaux

Ligue 1 : Clap de fin pour Petkovic, erreur de casting à Bordeaux

Incapable de redresser Bordeaux, l'entraîneur Vladimir Petkovic a été limogé lundi par sa direction, après avoir reçu une nouvelle gifle dimanche à Reims (5-0). Son successeur aura une lourde tâche pour sauver les Girondins, avant-derniers de Ligue 1.

Après des semaines qui n'ont tenu qu'à un fil, le couperet est tombé lundi midi avec le licenciement de Petkovic et de son adjoint Antonio Manicone, a annoncé le club, qui n'a pas révélé le nom de son remplaçant, attendu dans les prochaines heures. Petkovic, c'est l'histoire d'une greffe qui n'a jamais pris malgré la conviction du président Gérard Lopez, sûr de son choix et de son coup médiatique cet été en débauchant le sélectionneur suisse de 58 ans, acclamé pour avoir mené la +Nati+ en quart de finale de l'Euro. "Il a le profil parfait pour un projet à long terme avec le club", avait prévenu Lopez, huit ans après la dernière expérience de Petkovic en club, à la Lazio. Sept mois plus tard, tout est parti en vrille, malgré la confiance accordée à plusieurs reprises par le club, que ce soit après un premier avertissement à Strasbourg (5-2) début décembre, après la défaite historique à domicile contre Marseille (1-0) en début d'année ou après le naufrage à Rennes (6-0) mi-janvier.

"Fin psychologue"


On pensait que la victoire 4-3 contre Strasbourg mi-janvier, rare éclaircie dans un début de saison pauvre en victoires - quatre en 23 journées, le plus faible taux pour un entraîneur des Girondins depuis 52 ans - avait éloigné cette issue et restauré le crédit du technicien bosnien. D'autant plus que les deux semaines sans match qui ont suivi ont permis d'oxygéner un groupe, avec quatre recrues ciblées qui devaient tout changer, comme l'avait promis le directeur technique Admar Lopes. Mais entre la théorie et la pratique... Si deux de ces renforts (le défenseur bosniaque Anel Ahmedhodzic et le milieu de terrain Josuha Guilavogui) ont été visibles dimanche sur la pelouse champenoise, l'ensemble de l'équipe, friable comme d'habitude quand les vents sont contraires, a sombré à tous les niveaux. Petkovic a été décrit comme un "fin psychologue" à son arrivée au Château du Haillan, le centre d'entraînement des Girondins. "L'entraîneur a perdu son groupe", reconnaissait dimanche soir à l'AFP un proche de la direction bordelaise, signe avant-coureur d'une éviction devenue inéluctable.

Bourbier


Incapable d'imposer sa patte, de donner un style à son équipe, de mettre fin à la perméabilité de son bloc défensif (aucun match sans but en 23 journées, 58 buts encaissés), impuissant sur son banc et sans réelle réaction en attaque - "je garde mes émotions pour moi" - Petkovic n'a jamais trouvé le remède à la maladie qui ronge le patient girondin depuis une bonne dizaine d'années. Qui sera le prochain ? Gérard Lopez et son équipe ont évidemment réfléchi à cette question, au vu de la demi-douzaine de noms qui ont fuité lundi matin dans l'entourage du club au scapulaire. En attendant de trouver cet oiseau rare francophone prêt à plonger dans ce marigot et à éviter une descente dramatique dans un haut lieu du football français, l'entraînement de l'équipe professionnelle a été confié lundi au reste du staff technique, composé notamment de l'ancien capitaine bordelais Jaroslav Plasil et de Grégory Coupet, récemment arrivé comme entraîneur des gardiens.