Personnellement, je vous remercie. Lionel Messi vous salue chaleureusement. Pour ceux qui en doutaient encore : Le virtuose argentin a toujours dans les pieds le talent qui a fait de lui un septuple Ballon d'Or. Surtout dans ce maillot de l'Albiceleste qu'il a appris à apprécier depuis son sacre en Copa America. Libéré d'un fardeau avec son équipe nationale, l'attaquant du PSG est aussi léger sur le terrain qu'en dehors, où l'entourage de son pays n'a d'yeux que pour lui.
En milieu de semaine, Messi a livré une prestation de haut niveau dans un match qui comptait - certes pas grand-chose, mais tout de même : la Finalissima. Le numéro 10 a porté l'Argentine vers une brillante victoire 3-0 contre l'Italie, envoyant un message au monde entier à quatre mois de la Coupe du monde au Qatar et rappelant que le football sud-américain allait regarder le football européen dans les yeux. Une manière de taquiner Kylian Mbappé quand son autre collègue parisien Neymar était beaucoup plus espiègle et ricanait gentiment après les images de joie des Argentins : "Ils ont gagné la Coupe du monde ou quoi ?
L'Argentine, Messi, c'est un peu ça ces derniers temps. Tous les jours pour la Coupe du monde. Même pour des matchs en bois. Dimanche, l'équipe de Lionel Scaloni s'est offert une manita contre la modeste Estonie en match amical dans le petit stade El Sadar de Pampelune. Peut-être parce qu'il s'était contenté de deux caviars et du titre de MVP contre l'Italie, Messi a cette fois trouvé le chemin des filets. Il l'a même pulvérisé. Cinq fois. Un petit exploit qui fait de lui le premier joueur à réaliser un quintuple hat-trick sous ce maillot mythique, où il est le meilleur buteur de l'histoire devant Gabigol, Agüero et le grand Diego.
Messi avait peut-être bien choisi sa soirée après tout. Car c'était un jour où, au même moment, un peu plus à l'ouest, dans la péninsule ibérique, Cristiano Ronaldo s'offrait un doublé pour aider le Portugal à battre la Suisse. Le même jour, Rafael Nadal remportait à Paris les Internationaux de France pour la 14e fois en 18 ans. Une certaine allégorie de la normalité dans le sport. Notre sport à nous. Comme un réveil de nos souvenirs, couplé à un rappel réconfortant : les dinosaures existent toujours.