"Hier (jeudi), Dany est arrivé en pleurs à l'entraînement", a raconté Guion, "nous avons parlé avec lui, il est très affecté, il a sa famille sur place qui devait le rencontrer (à Bordeaux) le 1er mars, malheureusement ils ne peuvent pas venir, vous devinez pourquoi". "Je lui ai bien sûr dit que j'étais personnellement là pour le soutenir, le club et la famille des Girondins sont là pour le protéger. J'ai demandé hier à tous mes joueurs d'être beaucoup à l'écoute de Dany, de faire preuve de proximité, de bienveillance et d'empathie", a poursuivi le technicien, "très affecté par ce qui se passe à deux heures de chez nous".
Son capitaine Josuha Guilavogui, qui "en tant qu'Africain de naissance a plus ou moins vécu des coups d'État et des guérillas", a déclaré : "Quand vous avez un coéquipier qui arrive le matin, qui est vide et collé à son téléphone et qui, après l'entraînement, ne sait pas s'il a des nouvelles ou non, c'est quelque chose que nous n'avons jamais vu dans le vestiaire. Voir la détresse d'un coéquipier, c'est vraiment très dur". Ignatenko, 24 ans, est originaire de Zaporijia, une ville située à une centaine de kilomètres de Donetsk, où l'armée russe dirigée par Vladimir Poutine a lancé jeudi matin une opération militaire de grande envergure.
Bien qu'il se soit entraîné normalement vendredi matin au Haillan, le staff des Girondins n'a pas encore décidé s'il participerait au match de dimanche à Clermont. "Je veux voir dans quel état psychologique il se trouve ce matin (vendredi). C'est très difficile de se mettre à sa place, vous pouvez vous en douter. C'est difficile de répondre, je vais encore une fois discuter avec lui".