Bien que l'objectif européen ne soit pas encore assuré, l'entraîneur a placé la barre plus haut il y a dix jours. Désormais, Rennes vise officiellement la Ligue des champions, et si possible sans passer par les play-offs cet été. Mais avec Nantes, Marseille et Lille, la dernière ligne droite s'annonce difficile. "La deuxième place ne se fera pas toute seule. C'est très difficile, mais nous devons avoir cette ambition", a répété Genesio. Quatrième avec 62 points, à trois longueurs de Monaco et six de Marseille, Rennes doit impérativement faire le plein à la Beaujoire pour ne pas se faire distancer, mais aussi ne pas laisser trop de plumes avant le choc contre l'OM samedi au Roazhon Park. Strasbourg, Nice et Lens maintiennent la pression : si Rennes ne gagne pas, sa série historique de quatre Herbiers européens pourrait être stoppée.
"Cela reste un derby"
Dans ces conditions, le derby nantais est un piège parfait. Les Canaris, qui ont remporté la Coupe de France samedi face à Nice (1-0), ont beaucoup donné pendant la finale et beaucoup fait la fête après. Mais même s'ils avaient les petits yeux dimanche, ils arriveront galvanisés et en pleine confiance. Le derby, "on y pense forcément, parce qu'on ne veut pas mettre une mauvaise note à tout ce qu'on a fait", a prévenu Marcus Coco dimanche. "La coupe, on a déjà vécu ça", a rappelé Benjamin Bourigeaud. En 2019, Rennes avait fait match nul 2-2 contre Monaco au Stade de France, trois jours après avoir remporté le titre. "Il y aura de l'euphorie, mais ils auront à cœur de nous contrer. Cela reste un derby".
"Ce sera à qui aura le plus d'envie, à qui mettra le plus de cœur possible, mais aussi à qui ne fera pas tout, à qui saura gérer ses émotions. Dans ce genre de match, on a aussi tendance à s'emporter. Nous devons rester calmes", a-t-il averti. "Dans ces matches, il est très important de se présenter à onze joueurs", a approuvé Genesio. "Le facteur émotionnel sera déterminant. Nous devrons le gérer tout en faisant preuve de l'engagement nécessaire pour gagner. Dans un contexte beaucoup plus favorable, Nayef Aguerd n'avait pas trouvé la bonne mesure fin avril contre Lorient (5-0) : une faute inutile, un carton rouge et deux matches pour Rennes sans son patron de la défense.
Faire sauter le verrou
En l'absence de Loïc Badé, qui a repris l'entraînement collectif mais n'est pas encore prêt, Baptiste Santamaria sera associé à Warmed Omari dans la charnière centrale. Tous deux avaient rassuré il y a dix jours contre Saint-Étienne (2-0), mais les Verts étaient privés de plusieurs attaquants, tandis que du côté des Canaris, le trio Simon-Blas-Kolo Muani a bousculé la défense niçoise comme rarement cette saison. Parallèlement, l'arrière-garde nantaise, emmenée par Nicolas Pallois, s'est révélée intenable samedi. Genesio a misé sur Jérémy Doku, le pointu belge, de retour après une série de blessures qui l'avaient tenu éloigné des terrains pendant presque toute la saison. Le jeune ailier n'a certes pas 90 minutes dans les jambes, mais en fin de match, sa vitesse et sa force de pénétration peuvent "influencer l'adversaire", assure Genesio, surtout si celui-ci n'est plus très frais. Entré en jeu à la 69e minute à Lorient, il a marqué le 1-0 moins de 10 minutes plus tard d'une superbe frappe du gauche...