Le défi pour les autorités françaises était déjà de taille. La finale initialement prévue à Saint-Pétersbourg ayant été déplacée au Stade de France suite à l'invasion russe en Ukraine le 24 février, les autorités n'ont eu que trois mois pour se préparer à l'événement, au lieu des 18 mois prévus par le cahier des charges de l'UEFA. Le défi a toutefois été quelque peu relevé par la qualification du FC Liverpool, dont les supporters sont parmi les plus passionnés d'Europe. "Il est clair qu'un club anglais avec la réputation que ses supporters ont, ce n'est pas tout à fait la même chose à gérer qu'un match du PSG", reconnaît une source policière.
"Le point le plus sensible"
Selon cette source, près de 60.000 supporters des +Reds+ sont attendus d'ici samedi. Mais seuls 20.000 d'entre eux auront un billet pour la finale, le même quota que celui attribué à Madrid. Côté espagnol, une fan-zone est prévue non loin du Stade de France, au Parc de la Légion d'honneur à Saint-Denis, un espace réservé aux supporters munis de billets, qui sera ouvert samedi en début d'après-midi. "Il n'y a pas vraiment de sujet avec les Madrilènes, il y en aura quelques-uns de plus que les détenteurs de billets, mais pas beaucoup", a expliqué une source proche du gouvernement. La problématique de la sécurité s'est beaucoup plus concentrée sur la gestion des supporters anglais et notamment des supporters sans billets.
"C'est clairement le point le plus important de cette finale en termes de sécurité", admet une source proche des organisateurs. "C'est assez nouveau de gérer cela. On peut dire qu'on est inquiet, peut-être pas parce qu'on a fait tout ce qu'il fallait, mais on est extrêmement vigilant. Pour contenir les manifestants, le choix s'est porté sur l'artère parisienne principale, le cours de Vincennes, entre la place de la Nation et la porte de Vincennes, une zone ouverte dès le début de l'après-midi de samedi. Cette zone, surveillée par près de 500 des 3.000 forces de l'ordre mobilisées pour la finale, sera dédiée aux supporters, mais pas seulement, puisque l'idée est que "tous ceux qui veulent faire la fête puissent le faire", explique une source proche des autorités sportives. Mais tous les supporters iront-ils dans la fan zone ?
"Nous n'y allons pas et nous ne pouvons pas les forcer à y aller. Mais nous travaillons depuis des semaines avec Liverpool pour y parvenir", a expliqué cette source. L'une des craintes des autorités est que certains groupes se dispersent dans toute la capitale et improvisent eux-mêmes un point de chute ou rencontrent des supporters madrilènes. "Il y a une très petite minorité qui vient pour se défouler, mais c'est loin d'être la majorité. Ceux qui veulent faire la fête, nous leur proposons des éléments adaptés pour le faire. On veut éviter qu'ils cherchent eux-mêmes un espace non organisé", a expliqué cette source proche des autorités.
"Si j'en vois, je ferme".
Le club de Liverpool sera l'organisateur de cette fan zone, dont la sécurité sera assurée par la Fédération française de football (FFF), tandis que la police prendra le relais à l'extérieur de la zone. Le choix de l'artère parisienne ne réjouit cependant pas que les supporters. "On nous a demandé notre avis, mais on ne nous a pas vraiment laissé le choix", regrette-t-on dans l'entourage de la maire de Paris Anne Hidalgo. "On était contre le fait de faire ça là-bas et on a très, très peur de ce qui va se passer". L'arrivée massive de ces supporters inquiète également certains commerçants parisiens. "Si j'en vois, je ferme directement l'établissement", avoue le directeur d'un célèbre restaurant de la ville. Une partie d'entre eux devrait débarquer dans la capitale dès jeudi, "plusieurs milliers", selon une source proche des organisateurs. "Il faudra être vigilant dès jeudi soir", prévient la source policière.
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