Real Madrid - Benzema la tête froide et le cœur chaud dans un match d'anthologie

Real Madrid - Benzema la tête froide et le cœur chaud dans un match d'anthologie

Un géant dans un match de géants : Karim Benzema, un magnifique double buteur, a maintenu le Real Madrid en vie mardi lors de la demi-finale aller de la Ligue des champions contre Manchester City (4-3).

Un match fou que Benzema a rendu encore plus fou en soufflant le chaud et le froid, au point de se hisser en tête du classement des buteurs de cette C1 (14 buts) et sur le podium des prétendants n°1 au Ballon d'or. "Je pense surtout à gagner la Liga et à remporter la Ligue des champions. La suite, on verra, je me concentre vraiment sur les trophées collectifs", a immédiatement éludé Benzema au micro de Canal+, conscient que ses performances parlent pour lui. Pour son 600e match avec le Real, l'international français a incarné la flamme lorsqu'il s'est agi de secouer une équipe qui se trouvait hors-jeu pendant la première demi-heure et de la remettre dans le match en réduisant le score après une demi-occasion.

Puis il s'est fait glace dans une fin de match époustouflante, osant même une panenka, ce tir de la feuille morte, sur un penalty qu'il avait lui-même contribué à obtenir en forçant Aymeric Laporte à frapper le ballon du bras dans le duel. KB9" avait raté ses deux derniers penalties en Liga, la semaine dernière contre Osasuna (3-1). Cette fois, l'ancien Lyonnais n'a pas tremblé et a inscrit au passage son 85e but dans la compétition reine, à une longueur de la troisième marche du podium historique, détenue par le Polonais Robert Lewandowski. "C'est la force mentale, le sang-froid. Les gardiens me regardent, regardent comment je tire les penalties. Il y a des moments où il faut changer", a modestement commenté Benzema.

Vents contraires


Après ses triplés contre le Paris SG en huitièmes de finale (0-1, 3-1) et contre Chelsea en quarts de finale (3-1, 2-3 a.p.), Benzema a désormais inscrit neuf buts dans la phase à élimination directe du tournoi. Cela place un attaquant, et cela place un capitaine, car Benzema n'a jamais sombré malgré les vents contraires à Manchester. A l'Etihad Stadium, alors que son Real était mené 2-0, le quadruple vainqueur de la Ligue des champions a fait ce qu'on attend d'un leader : redresser la barre. "Ce sont les grandes équipes, il y a des moments où il faut se retenir, et c'est ce que nous avons fait", a-t-il déclaré. "Nous n'avons pas lâché". Il lui a suffi d'un centre de Ferland Mendy dans la surface de réparation pour que "KB9" réduise l'écart d'une frappe instinctive à ras de terre du pied gauche (33e). Il a pu serrer son poing bandé, souvenir d'une fracture du doigt en 2019 qu'il n'a pas pu opérer pour continuer à servir son équipe.

Un pressing furieux

Un peu plus qu'une réduction du score pour le Real, soudain ranimé dans les duels. Et un peu plus d'un but pour Benzema, dont le doublé en fin de match porte le bilan d'une saison de rêve à 41 buts (en 41 matches !). Et que dire de l'activité de Benzema : son pressing furieux sur Ruben Dias a failli conduire à un but contre son camp du Portugais, mais le poteau et une situation de hors-jeu l'ont sauvé (26e). Ou encore son centre brûlant sur la tête de David Alaba, qui a fini sur le poteau (30e).

Certes, le Real a beaucoup encaissé, si bien qu'il s'est retrouvé mené 4-2 en deuxième mi-temps et a failli encaisser un cinquième but. Mais Benzema a continué à jouer, à réclamer le ballon et à oser des gestes de classe, donnant rendez-vous à Manchester City dans une semaine à l'Estadio Santiago-Bernabeu, son jardin, où le Real Madrid et ses 13 trophées en C1 pourront à nouveau compter sur lui pour rêver d'une nouvelle finale.