Ce week-end, Tony Parker et Robin Haziza ont officiellement annoncé l'organisation de l'Open de France de padel, le premier tournoi du World Padel Tour (WPT) dans la région.
Pour en savoir plus sur cette première édition qui se déroulera à Toulouse du 13 au 19 juin 2022, nous avons posé quelques questions à Robin Haziza, ancien joueur de padel (7 fois champion de France) et cofondateur de la société T&T Padel avec Tony Parker et Teddy Riner. Par ailleurs, Robin Haziza est également capitaine de l'équipe de France féminine de padel.
Nous attendons avec impatience l'Open de France de padel sur @canalplus... et @tonyparker aussi ! 🔥📺 pic.twitter.com/23FB5vi8Vv
- Canal Sports Club (@CanalSportsClub) janvier 15, 2022
Sport Buzz Business : Pouvez-vous nous présenter l'agence T&T Padel qui a acquis les droits pour organiser un tournoi du World Padel Tour en France ?
Robin Haziza : T&T Padel est une filiale de T&T Global Management, une structure créée par Tony Parker et Teddy Riner qui propose des services de représentation d'athlètes. Nous avons créé la filiale T&T Padel, dont je suis actionnaire, une agence à 360° qui, en plus de la représentation d'athlètes, propose d'autres activités comme des événements pour contribuer au développement du padel.
SBB : En ce qui concerne les droits du tournoi, quelle est la durée du contrat que vous avez conclu avec le World Padel Tour ?
RH : C'est un contrat de deux ans, pour 2022 et 2023, avec une priorité pour la suite. Le World Padel Tour est une entreprise privée, nous avons acheté le droit d'organiser un tournoi dans le pays, nous payons une redevance... Avec le World Padel Tour, nous choisissons la meilleure date possible, en fonction du calendrier. Au départ, nous avions postulé pour un tournoi de catégorie Master, mais les dates étaient déjà prises pour 2022 et 2023, nous avons donc postulé pour un Open.
"Rendre l'événement permanent et l'inscrire dans le calendrier du World Padel Tour et d'une ville".
SBB : Qu'est-ce qui a fait pencher la balance en faveur de votre candidature ?
RH : Il y avait d'autres candidats. Ce qui a fait la différence, c'est bien sûr la présence de Tony et Teddy, avec les aspects d'image qui vont avec... L'autre atout a été la production de l'événement. Nous nous sommes adressés à Sport Plus Conseil, une agence qui appartient à Gaëtan Müller, le vice-président de LDLC ASVEL (ndlr : Tony Parker est le propriétaire du club de basket). Sport Plus Conseil organise des événements de tennis ou encore le All Star Game de basket-ball en France. Nous avons donné toutes les garanties au World Padel Tour, auquel j'ai également apporté ma propre expertise dans le domaine du padel. Je pense que ces trois éléments clés ont favorisé notre candidature auprès du World Padel Tour.
SBB : L'agence Sport Plus Conseil sera donc le producteur de l'Open de France de padel ?
RH : Oui, nous travaillons avec Sport Plus Conseil pour nous accompagner dans la production de l'événement. Le World Padel Tour nous garantit les 20 meilleurs joueurs de la planète, à cela s'ajoute un accompagnement sur la communication, un peu de personnel comme les arbitres. Nous avons en main toute l'organisation de l'événement, avec un cahier des charges à respecter.
CFF : Quel est le cahier des charges technique ?
RH : Il faut rappeler que nous organisons deux tableaux avec le tournoi masculin et le tournoi féminin. Nous avons choisi de faire jouer l'Open en salle. Ce sont des conditions de jeu idéales et nous voulions éviter d'éventuelles intempéries, même si c'est plutôt rare à Toulouse en juin. Le tournoi se déroulera au Palais des Sports André-Brouat de Toulouse. Nous installerons deux terrains de padel, sur lesquels se déroulera le tableau final, séparés par un rideau. La salle a une capacité de 4 200 places. En parallèle, on s'appuiera sur un club local pour accueillir les tours préliminaires, les qualifications et éventuellement une partie du tableau final. Canal+ sera là dès jeudi ou vendredi pour retransmettre les matchs qui se dérouleront au Palais des Sports.
" Un contrat de naming ? Nous y travaillons".
SBB : Vous allez donc mettre en sommeil votre rôle de consultant de Canal+ pendant le tournoi ? RH : Je ne commenterai pas le tournoi, je serai assez occupé, je suis le directeur du tournoi, j'organise l'événement, je n'aurai pas le temps de m'asseoir et de commenter (rires).
SBB : D'un point de vue sportif, comment allez-vous gérer les wild-cards attribuées aux Français ?
RH : Aujourd'hui, il n'y a pas de Français dans le tableau final des tournois du World Padel Tour. Il y aura une ou deux wild-cards, qui restent à déterminer. Notre logique est de donner une wild card au meilleur joueur français du moment. Aujourd'hui, c'est Benjamin (ndlr : Tison). Nous prendrons la décision quelques semaines ou jours avant le début du tournoi. D'ici là, six ou sept tournois auront été joués, peut-être qu'une équipe française s'en sortira mieux. Cependant, nous aurons beaucoup de joueurs français qui s'inscriront pour les pré-qualifications. Chez les femmes, nous avons la chance d'avoir deux joueuses françaises dans le tableau final, Alix Collombon et Léa Godallier, il y aura une ou deux wild-cards qui pourront être attribuées à une ou deux joueuses françaises.
SBB : Est-ce que le numéro 1 français Benjamin Tison jouera ce tournoi avec un autre Français ?
RH : C'est à lui de décider, mais en général, quand on commence une année avec un partenaire et que ça se passe bien, si on a la chance d'avoir une invitation pour le tableau final, on ne "plante" pas son partenaire... La wildcard doit être bien utilisée et employée, il serait logique de jouer avec son partenaire habituel plutôt qu'avec quelqu'un d'autre juste pour un tournoi.
SBB : Quels sont les chiffres les plus importants pour cet Open de France de padel 2022, notamment en ce qui concerne le budget ?
RH : Pour faire un parallèle avec le tennis : Il s'agit d'organiser un tournoi qui se situe entre un tournoi WTA et un tournoi Challenger. 400 athlètes viendront à Toulouse, nous aurons environ 50 personnes pour notre staff. Nous attendons et espérons 10 000 spectateurs sur la semaine. Avec cet événement, nous allons essayer de promouvoir l'économie locale, car nous avons quelques bons partenaires. Des collectivités territoriales comme la ville de Toulouse, le département de la Haute-Garonne et la région Occitanie nous accompagnent et sont très enthousiastes. Nous lançons cette première édition en espérant qu'elle sera avant tout une réussite pour la population ! L'accompagnement des collectivités territoriales va au-delà de la mise à disposition. Nous avons trouvé un accord avec la mairie de Toulouse pour utiliser le Palais des Sports à des dates où les clubs professionnels ne jouent plus, c'est une bonne combinaison. Toulouse et la région Occitanie sont des pionniers dans le développement du padel en France, et c'est une juste récompense que nous nous rendions dans cette région pour la première étape du World Padel Tour en France.
SBB : Une autre ville que Toulouse pourrait-elle accueillir la deuxième édition en 2023 ?
RH : Ce pourrait être une autre ville, mais ce n'est pas l'objectif. Nous ferons le bilan à la fin de cette édition. L'objectif est de pérenniser l'événement et de l'inscrire dans le calendrier du World Padel Tour et d'une ville pour qu'elle puisse se l'approprier. Cette première édition donnera de nombreux indices sur le potentiel des événements de padel en France.
"Nous allons mettre en place une tarification très, très abordable, à partir de 10 euros le court".
SBB : Quels sont les critères que vous et le World Padel Tour allez examiner de près ?
RH : Le World Padel Tour a tout intérêt à s'internationaliser. Les pays européens connaissent un grand boom du padel... L'Italie, les pays scandinaves, le Portugal, la France... nous organisons Roland-Garros, nous restons un pays incontournable dans les sports de raquette qui plaisent aux Français ! Le critère le plus important est que cette édition soit un succès médiatique. Avec Tony, Teddy et Canal+, nous n'avons pas trop de doutes, même si nous n'atteindrons évidemment pas les chiffres de la Ligue des Champions (rires). Le succès populaire est une vraie préoccupation, on veut une salle pleine, on veut que les amateurs de padel puissent venir à Toulouse pour voir les matchs. Nous allons mettre en place une tarification très, très abordable, à partir de 10 euros le court et jusqu'à 35-40 euros maximum pour les derniers jours. Nous sommes au moins 25 à 30 % moins chers que les autres tournois du World Padel Tour. L'idée est que cette communauté de padel, qui ne cesse de grandir en France, puisse avoir accès aux meilleurs joueurs du monde. Nous allons également mettre en place un label pour les clubs, qui leur permettra d'avoir un accès privilégié à une billetterie.
SBB : Quel est le montant du prix du tournoi ? HR : Il sera compris entre 160.000€ et 180.000€ pour les tournois masculin et féminin.
SBB : Le nom de l'événement est French Padel Open, recherchez-vous un partenaire titre et un contrat de naming ?
HR : Oui, nous y travaillons. L'offre d'un partenaire titre est la plus grande catégorie, Premium, avec une visibilité et des activations sur place, même en dehors du site de l'événement qui bénéficiera de l'éclairage de Canal+. Le sponsoring est l'un des principaux enjeux pour le bon déroulement d'un événement. Nous discutons avec un certain nombre de sponsors, dont bien sûr les pure players du secteur, qui sont ravis de voir le marché français s'ouvrir au World Padel Tour, et nous avons des demandes de ce côté-là. Nous allons aussi essayer de donner une autre dimension à l'événement en nous appuyant sur Tony et Teddy pour proposer quelques surprises, créer l'événement dans l'événement ? Nous allons essayer de mettre en place de belles activations ! Nous travaillons sur un namer et d'autres partenaires qui auront la chance de bénéficier de la couverture de Canal+.
"Donner une autre dimension à l'événement en s'appuyant sur Tony et Teddy pour proposer quelques surprises".
SBB : La marque automobile Cupra, très investie dans le padel, est-elle candidate à ce naming ?
HR : La marque Cupra est un partenaire international du Word Padel Tour et sera donc certainement présente lors de cet événement. Cupra est présent sur toutes les étapes du Tour dans le monde entier. A priori, ils ne sont pas candidats au partenariat titre ? pour le moment.
CFF : Un mot sur les hospitalités, qu'allez-vous proposer ?
HR : Nous aurons un village VIP, nous allons construire une arène avec une cinquantaine de loges. Nous accueillerons les partenaires et les entreprises autour d'une zone de type bodega, que nous aimons à Toulouse. Nous voulons proposer une offre "tout compris" avec loge, place assise et déjeuner et dîner. Ce que je peux vous annoncer, c'est que le catering sera assuré par la Brasserie Le Bibent, une brasserie historique de Toulouse, située place du Capitole. C'est la Brasserie Toulousaine, nous allons garantir une qualité gastronomique. Nous voulons retrouver l'esprit padel que nous aimons !
CFF : L'événement va-t-il rapporter de l'argent ?
RH : Gagner de l'argent nous semble difficile quand on lance un premier événement, d'autant plus pour un sport qui n'est pas encore mature comme le padel. Avec les équipes de T&T, Tony et Teddy, nous espérons devenir flat, ce serait un grand succès. Pour nous, il n'y a pas de son de "rentabilité extrême", nous voulons installer cela et faire en sorte que cela fonctionne.
"Nous pensons qu'il est difficile de gagner de l'argent quand on lance un premier événement, d'autant plus dans un sport qui n'est pas encore aussi mature que le padel.