A Madrid : Nadal pour atterrir, Djokovic pour décoller

A Madrid : Nadal pour atterrir, Djokovic pour décoller

Trois semaines avant les Internationaux de France et six semaines après sa fracture de fatigue à une côte, Rafael Nadal retrouve enfin sa terre battue bien-aimée au Masters 1000 de Madrid. Novak Djokovic, quant à lui, y cherche encore son rythme après un premier trimestre où il n'a presque pas joué.

Le tirage au sort de vendredi a révélé que les deux joueront dans la même moitié de tableau. C'est aussi celle de l'étoile montante du circuit, Carlos Alcaraz, qui, à seulement 18 ans, est fraîchement entré dans le top 10 après sa victoire à Barcelone il y a une semaine. Nadal, dont le dernier match remonte au 20 mars - une finale perdue au Masters 1000 d'Indian Wells contre l'Américain Taylor Fritz au lendemain de sa blessure aux côtes - fera ses premiers pas mercredi, un jour après Djokovic et Alcaraz, annoncés mardi.

Comment l'Espagnol aborde-t-il le tournoi, lui qui avait répété la veille à la télévision espagnole qu'il arrivait "de très peu", depuis le stade Santiago-Bernabeu où il avait donné le coup d'envoi et assisté au match pour le titre de son club de cœur, le Real Madrid ? "La blessure ne m'a pratiquement rien permis, je n'ai pas pu faire un seul coup, c'était totalement handicapant pour tous", a expliqué "Rafa", qui a repris la raquette il y a une douzaine de jours, mais ne sert que depuis un ou deux jours.

"Très mal tombé"

"J'ai encore des hauts et des bas, ça va être une semaine difficile, c'est la réalité", a reconnu l'actuel numéro 4 mondial, espérant "des moments de bon jeu". "Je suis très heureux d'être capable de gagner un match", a-t-il déclaré, ajoutant qu'il se concentrait sur les prochaines semaines. "Je suis sûr que je serai en mesure de gagner le tournoi, mais je pense que je suis dans les temps par rapport à Paris.

Nadal, seul détenteur du record depuis son 21e titre du Grand Chelem remporté en Australie en début de saison, affrontera soit le Serbe Miomir Kecmanovic, en grande forme, soit le Kazakh Alexander Bublik. Après l'incroyable drame de son expulsion d'Australie en janvier et son premier trimestre sans tournoi (trois matches à Dubaï en février), faute d'avoir été vacciné contre le Covid-19, Djokovic tente de reprendre le rythme exigeant du circuit. A Monte-Carlo, mi-avril, le numéro un mondial a perdu d'entrée contre Alejandro Davidovich (6:3, 6:7, 6:1). La semaine suivante, il s'est hissé jusqu'en finale à Belgrade en trois matches en trois sets, mais il a de nouveau manqué d'énergie. Cela a permis au numéro 8 mondial, Andrey Rublev, de lui imposer un 6-0 dans le troisième set de la finale.

Djokovic-Monfils en ouverture ?

Un coup de fatigue "similaire à celui de Monte-Carlo", que "Djoko" a expliqué par les effets d'une "maladie qui a affecté son métabolisme pendant plusieurs semaines", sans préciser le diagnostic. "Je dois être patient", sait-il. Tout en reconnaissant que "l'absence de matches affecte (sa) capacité à jouer à un certain niveau", il a déclaré qu'il s'était "concentré sur le physique et l'endurance" à l'entraînement ces derniers jours et qu'il appréciait d'avoir "une vue d'ensemble de (son) plan de jeu" pendant au moins trois mois avant Wimbledon.

Dès le début sur la terre battue madrilène, un duel se dessine pour le Serbe face à Gaël Monfils (17-0 pour Djokovic), à condition que le Français écarte l'invité espagnol Carlos Gimeno au premier tour. A suivre ? Sur le papier, Denis Shapovalov (16e), ou le vainqueur du duel du premier tour entre les deux revenants Andy Murray et Dominic Thiem. Outre Monfils (21e), trois autres Français seront au départ : Benoît Paire, sorti des qualifications, Ugo Humbert, sorti de la réserve, et Lucas Pouille, invité.

Dans le tableau féminin, qui a commencé dès jeudi et qui était privé de la numéro un mondiale Iga Swiatek et de la numéro trois mondiale Barbora Krejcikova, vainqueurs des deux derniers Internationaux de France, il manquait déjà Paula Badosa, numéro deux et quatre mondiale, et Aryna Sabalenka, qui est aussi la tenante du titre. Il en va de même pour Naomi Osaka, qui a été éliminée au deuxième tour en raison d'un tendon d'Achille douloureux. La performance de l'ancienne numéro 1 mondiale, Simona Halep, qui disputait son premier tournoi sous la supervision de Patrick Mouratoglou et qui a déjà perdu contre Badosa, est particulièrement intéressante.