Djokovic au classement du tournoi, mais toujours expulsé

Djokovic au classement du tournoi, mais toujours expulsé

Novak Djokovic a certes été inscrit jeudi dans le tableau de l'Open d'Australie, mais le bras de fer juridique autour de son visa se poursuit et le numéro 1 mondial de tennis, non vacciné, est toujours sous la menace d'une expulsion.

Les espoirs du Serbe de 34 ans de remporter un 21e titre record dans un tournoi du Grand Chelem sont plus que jamais compromis depuis qu'il a admis avoir commis des "erreurs" dans son comportement après avoir été contrôlé positif au Covid-19 en décembre et avoir rempli son formulaire d'entrée en Australie. A moins d'être expulsé, il affrontera son compatriote serbe Miomir Kecmanovic (78e) au premier tour de l'Open d'Australie, comme l'a révélé le tirage au sort effectué jeudi avec plus d'une heure de retard. Les organisateurs n'ont pas précisé si ce retard était dû à l'incertitude sur le sort de Djokovic, alors que le gouvernement envisage pour la deuxième fois d'annuler son visa.

Une première annulation de ce précieux sésame par les autorités avait été révoquée par un juge australien le 10 janvier, une décision qui avait fait grand bruit. Jeudi après-midi, le Premier ministre Scott Morrison a affirmé qu'aucune décision n'avait encore été prise concernant une éventuelle annulation du visa et l'expulsion du joueur. La position du ministre de l'Immigration Alex Hawke, qui avait déclaré qu'il réfléchissait à une annulation en raison de son pouvoir discrétionnaire, "n'a pas changé", a ajouté Morrison lors d'une conférence de presse. Il a rappelé que la décision était entre les mains du ministre, puis s'est refusé à tout autre commentaire. Le directeur de l'Open d'Australie et président de la fédération australienne Craig Tiley, l'un des principaux responsables du fiasco Djokovic, a refusé de répondre aux questions des journalistes après le tirage au sort.

"Cela dépasse ma compréhension"

Selon le Melbourne Herald Sun, un fonctionnaire du gouvernement a affirmé que si Djokovic était autorisé à rester en Australie sans être vacciné contre le coronavirus, cela créerait un dangereux précédent. Cette source aurait déclaré qu'une annulation du visa serait en accord avec les efforts déployés depuis des mois par l'île-continent pour lutter contre la propagation du virus. La bataille juridique que mène le gouvernement dans cette affaire revêt un caractère politique dans un pays qui compte parmi les plus draconiens au monde en matière de restrictions et qui se trouve à quatre mois des élections législatives.

"La politique australienne consiste à refuser l'entrée aux personnes non vaccinées. Je ne comprends pas comment on en est arrivé là", a déclaré jeudi le chef de l'opposition travailliste, Anthony Albanese. "Comment est-il possible que Novak Djokovic ait pu venir ici" ? Le gouvernement de l'État de Victoria, où se trouve Melbourne et où se déroule l'Open d'Australie, a également annoncé jeudi que la capacité d'accueil des spectateurs serait limitée à 50 % en raison de l'augmentation du nombre de cas de Covid-19 et d'hospitalisations dans la région.

"Jugement erroné"

Le joueur est arrivé à Melbourne le 5 janvier en invoquant une exemption de la vaccination Covid-19 en raison d'un test positif datant du 16 décembre. Les services de l'immigration ont rejeté sa demande d'exemption au motif qu'une infection récente était un motif insuffisant. Ils ont annulé son visa et le joueur a été placé dans un centre de rétention. L'équipe d'avocats de Djokovic a toutefois réussi à faire annuler cette décision par un tribunal le 10 janvier en raison d'une question de procédure liée à son interrogatoire à l'aéroport.

Sur Instagram, le numéro 1 mondial a reconnu mercredi avoir commis des "erreurs" en ne respectant pas les règles d'isolement en Serbie après sa contamination et en remplissant mal son formulaire d'entrée en Australie. Le joueur aux 20 titres majeurs a assuré qu'il avait effectué deux tests antigènes négatifs avant les événements publics des 16 et 17 décembre à Belgrade. Il a toutefois reconnu avoir fait une "erreur d'appréciation" en recevant le 18 décembre le quotidien français L'Equipe pour une interview, sachant qu'il était asymptomatique.

Djokovic plaide également l'"erreur humaine" pour expliquer comment une mauvaise case a été cochée sur son formulaire d'entrée. Le document, largement diffusé par les médias australiens, montre qu'il a confirmé ne pas avoir voyagé dans les 14 jours précédant son arrivée. Il avait toutefois séjourné en Serbie puis en Espagne.