C'est un séisme comme Roland-Garros n'en a jamais connu. Depuis que Rafael Nadal est devenu Rafael Nadal, le tournoi parisien n'a jamais vraiment eu à se soucier de la présence de son roi, qui a été couronné 13 fois sur les courts de la Porte d'Auteuil.
Même s'il a dû faire l'impasse sur Wimbledon, l'Open d'Australie et l'US Open, Nadal a toujours été présent à Roland Garros, sauf en 2004, mais la situation n'est pas comparable. A l'époque, il était encore très jeune et n'avait pas encore triomphé à Paris. Cela devait changer la saison suivante, lors de sa première participation au tournoi.
Comme Roland-Garros doit déjà faire face à l'absence de Roger Federer, il pourrait donc connaître cette année la vie sans Rafael Nadal. Nous n'en sommes pas encore là, et l'histoire du tennis a montré qu'il ne faut jamais sous-estimer les capacités d'un champion de ce calibre. Mais le tournoi de Rome a jeté une ombre énorme lorsque "Rafa" a été éliminé après un match au cours duquel il a terminé très affaibli physiquement contre Shapovalov et n'a presque pas pu courir.
Il peut se rétablir complètement, mais...
C'est toujours son pied qui fait souffrir Nadal. "Je ne me suis pas blessé, je suis un joueur qui vit avec cette blessure. Il n'y a rien de nouveau", a expliqué le Majorquin, qui souffre du syndrome de Müller-Weiss, une maladie rare et incurable qui entraîne une nécrose de l'os du scaphoïde. Nadal a été handicapé par son pied au début de l'année, ce qui ne l'a pas empêché de remporter un Open d'Australie mémorable.
Il peut retrouver l'intégralité de ses capacités, c'est un scénario crédible. "Aujourd'hui, je n'ai pas pu jouer. Mais peut-être que ça ira mieux dans deux jours. A Roland-Garros, j'aurai mon médecin avec moi. Cela peut aider", a-t-il avoué après son élimination à Rome. Les fans de Nadal doivent toutefois envisager le pire, à savoir qu'il ne pourra pas concourir.
"Rafa" a déjà dû enterrer ses rêves à Roland-Garros en 2016, lorsqu'il a dû abandonner avant son troisième tour en raison d'une blessure au poignet. Et il craint que ses problèmes de pied ne précipitent la fin de sa carrière. "Il arrivera un moment où ma tête dira stop parce que la douleur m'empêchera de m'amuser. Pas seulement au tennis, mais aussi dans la vie". Et il arrivera un moment où Roland Garros devra se passer de Nadal.