Roland-Garros, les tops et les flops des Français

Roland-Garros, les tops et les flops des Français

Le Roland-Garros des Français s'est achevé samedi soir par l'élimination d'Hugo Gaston au troisième tour. Leur première semaine a été riche en émotions, et si le bilan global est tout de même correct, c'est surtout parce que les attentes étaient élevées

Les tops

La magie de Roland fonctionne toujours.

Ce n'est pas une énorme surprise, mais le sentiment reste agréable. Dans une saison 2022 morose, qui faisait suite à une année 2021 très médiocre, les joueurs français ont globalement réussi à monter en puissance sur les courts de la Porte d'Auteuil. C'est l'effet Roland-Garros, qui a permis à certains joueurs de se surpasser (Gaston, Simon...) ou d'assurer de grands succès (Parry, Jeanjean, Cornet). Au total, Les Bleu(e)s ont éliminé cinq têtes de série, toutes classées dans le top 20. Surtout, ils ont pu profiter du fort soutien du public lors de nombreux matches. Après deux ans de tennis Covid 19, deux éditions avec jauges, salles fermées et couvre-feu, on ne peut que s'en réjouir.

Tsonga, Simon, les beaux départs

Comme souvent, le commentaire le plus pertinent vient de Gilles Simon et concerne Jo-Wilfried Tsonga. "Quand je l'ai vu, je me suis dit 'putain, la chance, il a réussi à faire un super dernier match' (...) On a vu Jo une dernière fois, on l'a revu servir à 220 km/h, lancer des pétards partout, être explosif". Il est vrai que malgré sa défaite au premier tour, Tsonga a réussi sa sortie. Pour le dernier match de sa carrière, le Manceau a réussi à harceler le numéro 8 mondial, Casper Ruud, pendant quatre sets. C'est une grande satisfaction pour un joueur qui n'a pratiquement pas joué ces deux dernières années, mais qui s'est surpassé pour son dernier tournoi et a franchi la grande porte. Le commentaire vaut d'ailleurs aussi pour Gilles Simon. Simon, né à Nice, a également fait ses adieux à Roland avec succès (mais pas encore au Tour, puisqu'il ne s'arrêtera qu'en fin de saison) en s'imposant face à Carreno-Busta et en jouant solidement contre Johnson. Pas mal pour un joueur "qui a gagné la semaine dernière à Heilbronn contre Krutykh (323e mondial) 6:2, 6:1", comme il aimait à le rappeler.

De nouvelles têtes émergent

Nous sommes encore loin de la comète Alcaraz ou, dans une moindre mesure, du solide Rune. Mais à l'heure où la génération Tsonga tire peu à peu sa révérence, il est toujours bon de voir un joueur comme Hugo Gaston (21 ans) confirmer qu'il est capable de briller à Roland-Garros. Pour le gaucher toulousain, le chemin est encore très long (64e mondial), mais l'élève de Marc Barbier a au moins le mérite d'offrir un espoir. Même chose chez les filles, où Diane Parry (19 ans) poursuit son apprentissage, même si elle est encore loin de certaines joueuses de sa génération (Raducanu, Fernandez, Gauff...). Mais on retiendra aussi le retour sur le devant de la scène de Léolia Jeanjean, ancienne grande promesse du tennis français qu'elle avait raccrochée à l'adolescence et qui, à 26 ans, tente sa chance avec brio dans le grand monde.

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Les flops

Une fin cauchemardesque

Les joueurs français ont clairement atteint leurs limites au troisième tour. Au lendemain de l'élimination de Diane Parry par Sloane Stephens, les Tricolores ont vécu un samedi noir. Léolia Jeanjean a été dominée par Irina-Camelia Begu (6-1, 6-4), Alizé Cornet a jeté l'éponge face à Qinwen Zhang (6-0, 3-0 ab.) et Gilles Simon a été déclassé par Marin Cilic (6-0, 6-3, 6-2). Le dernier espoir était Hugo Gaston, qui a le mieux résisté à Holger Rune, mais le score reste élevé (6-3, 6-3, 6-3). La moyenne des Français ? Deux jeux par set. Ouf !

Le niveau reste très bas

Cinq Français au troisième tour, c'est un bilan pour lequel on aurait signé avant le début de la quinzaine. En effet, selon la logique du classement, aucun Tricolore n'aurait dû s'y trouver puisqu'aucun Bleu n'est entré dans le tournoi en tant que tête de série. Le seul Français suffisamment bien placé pour y être éligible, Gaël Monfils, a laissé le tennis hexagonal dans un désert inédit. Et c'est clairement le point le plus préoccupant, car les belles histoires de cette première semaine ne suffisent pas à marquer l'absence totale de la France parmi les huitièmes de finalistes.

Chez les filles, il y avait de la place

Les neuf premiers mondiaux étant encore en lice, la hiérarchie a été globalement respectée chez les hommes, même s'il a été vraiment difficile de se frayer un chemin jusqu'aux huitièmes de finale. Chez les femmes, en revanche, le tournoi était très ouvert. Sur les dix premières têtes de série, une seule joueuse est encore en lice. Il s'agit d'Iga Swiatek, numéro un mondial, qui est la grande favorite du tournoi avec ses 31 victoires consécutives. Hormis la Polonaise, il n'y avait pas d'obstacles insurmontables. Mais aucune Française n'a donc réussi à en profiter pour s'inviter en deuxième semaine.