Tsonga : "Il faut juste leur laisser le temps".

Tsonga : "Il faut juste leur laisser le temps".

Jo-Wilfried Tsonga, qui est le parrain de l'une des équipes BNP Paribas Jeunes Talents avec John McEnroe et Justine Hénin, se réjouit de voir le programme se développer, car il aura désormais plus de temps à consacrer aux jeunes talents.

Jo-Wilfried Tsonga, vous êtes le parrain de l'équipe BNP Paribas Jeunes Talents, qui compte aujourd'hui 150 jeunes et est active dans six pays. Cela doit faire de vous un parrain fier ?
Bien sûr que je suis heureux pour les jeunes. C'est un programme qui est avant tout là pour leur donner la possibilité de se développer et de réaliser un jour leurs rêves. Avec la création de deux nouveaux "Team Jeunes Talents" en Belgique et en Pologne et la participation de parrains prestigieux comme Justine Hénin et John McEnroe, ce programme permet à 150 jeunes du monde entier de vivre quelque chose d'unique.

Cet accompagnement est-il un facteur important quand on est jeune ?
Sans aucune hypocrisie, il faut clairement des moyens financiers pour avoir accès au tennis de haut niveau. Jusqu'à présent, l'accompagnement venait de la Fédération française de tennis. Maintenant, ce programme, mis en place par BNP Paribas avec la FFT, permet clairement de mieux accompagner les jeunes. Le soutien n'est pas seulement financier, un accompagnement humain a également été mis en place. Donner des conseils aux parents pour les aider à trouver des solutions au projet de leur enfant et à suivre le meilleur chemin pour arriver au bon résultat.

Cette idée de transmission vous trottait-elle dans la tête depuis longtemps ?
En fait, cela s'est fait assez naturellement. Je ne me suis pas dit : "Tiens, je vais transmettre", même si mon objectif est bien sûr de pouvoir aider d'une manière ou d'une autre. J'essaie de faire beaucoup de bonnes actions (rires) parce que je me sens tellement bien. Aujourd'hui, participer au programme BNP Paribas Jeunes Talents est quelque chose qui me plaît. Je vois les sourires sur les visages des jeunes. C'est exactement ce que j'aurais aimé vivre en tant que jeune joueur, cet accompagnement humain par des personnes qu'ils rencontrent et qui leur donnent des conseils. C'est intéressant.

"Quand Roland s'arrêtera, ce sera un sentiment particulier...".


Maintenant que vous n'êtes plus joueur de tennis, votre rôle sera-t-il encore plus important ?
Il est vrai que j'aurai un peu plus de temps, ce qui me permettra de faire plus de choses avec eux. Depuis le lancement du programme BNP Paribas Jeunes Talents, j'ai déjà essayé d'être assez disponible. J'ai très souvent participé à des vidéoconférences, car je ne pouvais pas être présent en personne. Je me souviens en avoir fait quelques-unes entre deux vols ou entre deux tournois. Aujourd'hui, je serai en mesure d'être plus présent.

Comment jugez-vous la relève du tennis français ?
Je fais partie des gens optimistes qui pensent que la vie est un cycle. Quand certains partent, d'autres arrivent et il suffit de leur laisser le temps. Je suis père de petits garçons, je leur donne le temps de grandir, de s'épanouir et de devenir ce qu'ils veulent être.

Qu'est-ce que ça fait d'être fraîchement retraité ?
Pour l'instant, cela ne me fait pas grand-chose, car j'ai toujours l'impression d'être pris dans le tourbillon médiatique. Mais quand Roland s'arrêtera et que je sortirai un peu de tout cela, ce sera un sentiment particulier. Je ne le connais pas encore, mais ce sera quelque chose de spécial.

Jo-Wilfried Tsonga et Roland-Garros, ça restera quand même une sacrée belle histoire pour toujours !
Oui, c'est une belle histoire. C'est une page qui se ferme et d'autres qui s'ouvrent en même temps. Ça va me permettre de voir encore plus de Roland-Garros, parce qu'en tant que joueur, on se limite finalement à son statut de joueur, donc court des vestiaires, court des vestiaires (rires). Cela me permet de découvrir le tournoi de l'extérieur. Pour la première fois cette année, je vais voir la finale de Roland Garros (rires). C'est cool !

"Sur la balle de match, tout le stade est debout".


Quels sont les souvenirs qui vous reviennent naturellement ?
Mes années de formation, car avant cela, le CNE se trouvait ici à Roland Garros. J'ai passé beaucoup de temps ici. En ce qui concerne le tournoi, j'y ai vécu de grands moments, mais aussi des moments difficiles. Mais dans l'ensemble, c'était très bien et si c'était à refaire, je referais tout. J'ai joué contre beaucoup de très bons joueurs ici à Roland et j'en garde de très bons souvenirs. Que je gagne ou que je perde, j'ai toujours passé de bons moments à Roland.

Parlez-nous de ce dernier match contre Casper Ruud et de cette dernière journée en tant que joueur...
C'était une longue journée et j'étais concentré sur mon jeu. Je voulais faire un bon match et gagner, comme à chaque fois. Il y avait bien sûr un petit extra, car cela pourrait être mon dernier match (rires). C'est ce qui s'est passé. Avant d'entrer sur le terrain, tout était très spécial et plein d'émotions.

Vous attendiez-vous, comme à Lyon, à ce que l'organisation mette les bouchées doubles pour vos adieux ?
Ma famille et mes amis m'avaient demandé ce que je souhaitais pour la fin. Je leur ai répondu : "Faites ce que vous voulez. Ce que je veux, c'est jouer et faire mon match". Il y avait une atmosphère particulière sur le terrain à la fin, avec cette balle de match... En regardant à nouveau les images, je me suis rendu compte que ce moment était un peu en suspens. Car au moment de la balle de match, tout le monde est debout. Tout le stade est debout. Il n'y a pas une seule personne assise (rires). Cela m'a fait chaud au cœur de voir les images. Et j'en garderai un bon souvenir.