Pinot, la terrible trahison

Pinot, la terrible trahison

Thibault Pinot, qui est très attaché à ses coéquipiers de la FDJ, a particulièrement mal vécu le fait que Georg Preidler soit impliqué dans une affaire de dopage en 2019.

Comme il le dit lui-même, il y a eu un avant et un après. Thibault Pinot, très proche de ses coéquipiers, notamment de ceux qui sont censés le soutenir sur les grandes courses, comme Jérémy Roy, Matthieu Ladagnous ou William Bonnet par le passé, et maintenant Rudy Molard ou Anthony Roux, a été très affecté par la trahison de Georg Preidler, qui sera convaincu de dopage en 2019.

"Cela a été un tournant dans mes relations avec les autres, dans ma façon d'appréhender mon leadership aussi", a-t-il déclaré dans une chronique passionnante pour Ouest France. Pour la première fois de ma vie, je me suis senti trahi. Et profondément. Je m'étais bien entendu avec lui, je lui avais accordé ma confiance, il faisait partie de mon groupe, nous avions notamment passé trois semaines ensemble à Ténériffe. C'était un type formidable, je pense d'ailleurs qu'il est un type formidable".

Georg Preidler a rejoint Groupama-FDJ en 2018 et a quitté l'équipe après que son nom soit apparu lors du démantèlement d'un réseau international de dopage par la police autrichienne pendant les championnats du monde de ski nordique. Reconnu coupable de dopage sanguin et d'utilisation d'hormones de croissance entre mars 2017 et mars 2019, il a été suspendu quatre ans par l'UCI et condamné en 2020 à 12 mois de prison avec sursis et à une amende de 2.880 euros.

J'ai reçu une telle gifle

Il a poursuivi : "J'ai reçu une telle gifle lorsqu'il s'est dénoncé pour dopage. Il était un peu comme le Jérémy Roy autrichien, calme, réfléchi, gentil. J'ai appris l'affaire un matin. Marc Madiot m'avait appelé à 9 heures. Dehors, il y avait un épais brouillard. Nous nous préparions pour Tirreno. Quelques jours plus tard, nous avions un entraînement chronométré pour les équipes. Ma semaine avait été à l'image du temps : impossible, gris, froid et humide. Après dix kilomètres, j'avais retourné mon vélo. J'étais en colère, déçu et aussi triste pour lui. Nous n'avons plus jamais eu de contact".

Cette liaison n'a pas été sans conséquences pour la suite. "Tout a été plus compliqué ensuite dans mes relations avec les autres, ce qui a été renforcé par le fait que je ne parle pas trop anglais et que la moitié de l'équipe est composée de coureurs étrangers. J'étais un peu plus distant, il y avait de la méfiance", a-t-il dit, assurant qu'il était heureux de partager le leadership de l'équipe avec David Gaudu, Arnaud Démare et Stefan Küng.