Trois défaites consécutives face à des concurrents directs pour l'Europe (Nice, Monaco et Lens), une piteuse élimination en Coupe de France à Nancy (1-1, 4-3 tab.), le Stade Rennais de Bruno Genesio était dans une mauvaise passe et voulait absolument briser cette spirale négative. Mission accomplie et de fort belle manière face à la victime idéale : une équipe bordelaise décevante dans le jeu et toujours aussi fébrile défensivement.
Le capitaine Bourigeaud montre la voie
L'équipe bretonne est d'abord tombée sur un adversaire qui avait bien reculé et qui était surtout venu pour défendre devant le but de Benoît Costil. Après deux premières occasions de Martin Terrier (6e) et Gaëtan Laborde (23e), les locaux se sont mis à l'abri par l'intermédiaire de l'ancien lyonnais et strasbourgeois. Après un cafouillage dans la surface de réparation bordelaise trop attentiste, il catapulte le ballon du droit dans les filets après une bonne passe de Jonas Martin (1-0, 33e). Les partenaires de Baptiste Santamaria ont alors appuyé sur l'accélérateur et ont fait une démonstration. Juste avant le coup de sifflet de la pause, ils doublaient la mise sur un magnifique coup franc de Benjamin Bourigeaud (2-0, 44e).
En deuxième mi-temps, les rouge et noir ont rapidement pris le dessus et se sont fait plaisir. Après un but refusé pour hors-jeu sur un coup franc de Bourigeaud (52e), Laborde, après une période de disette, a marqué d'une puissante frappe du gauche (3-0, 61e) et inscrit son dixième but de la saison. Détendus, les Rennais ont ajouté trois autres buts. D'abord sur un contre d'école conclu par Adrien Truffert (4-0, 69e), puis par Serhou Guirassy, remplaçant de luxe, qui s'est offert un doublé (5-0, 89e et 6-0, 92e). Une victoire facile qui leur permet de se relancer dans la course au podium.
Le capitaine rennais, Bourigeaud, a été omniprésent et s'est montré une nouvelle fois très juste dans ses initiatives. Buteur, il a été à l'origine du quatrième but. Dans le 4-4-2 concocté par Bruno Genesio, Jérémy Doku s'est montré saignant sur son aile droite, juste devant Lorenz Assignon, disponible et appliqué. La jeune charnière centrale, composée de Loïc Badé et Warmed Omari, a été à la hauteur et pas vraiment en danger, tandis que Jonas Martin n'a pas ménagé ses efforts et a été précieux par son implication. Bref, un dimanche parfait pour "Pep" Genesio et son équipe.
Bordeaux fantomatique
On ne peut pas en dire autant de Bordeaux, qui a déjà été secoué toute la semaine sur le plan extra-sportif. La faute à un plan de jeu très, très anxiogène de Vladimir Petkovic. En Bretagne, les Girondins n'ont rien montré et surtout pas les ingrédients indispensables à une équipe qui joue sa peau en Ligue 1. Aucune montée en puissance et un manque d'envie évident. Et comme si cela ne suffisait pas, Issouf Cissokho a été promptement expulsé au retour des vestiaires avec deux cartons jaunes mérités (50e).
Le très jeune Yacine Adli, aligné comme meneur de jeu, n'a pas réussi à susciter la révolte, tandis que Mbaye Niang est resté transparent pour son retour au Roazhon Park. Le seul joueur à avoir facilement survécu était Mexer. Benoît Costil a sorti le ballon des filets à six reprises et son club a encaissé 50 buts en 21 journées de Ligue 1. Un total hallucinant qui n'augure rien de bon. L'avenir de Vladimir Petkovic est-il scellé par cette défaite monumentale ? Une chose est sûre : le club au scapulaire coule et son maintien dans l'élite est très, très lointain !