C4 : L'OM au bord de la crise

C4 : L'OM au bord de la crise

En quelques semaines, le vent a tourné à Marseille : avant le match aller des huitièmes de finale de l'Europa League contre Bâle jeudi (21h00), l'OM a traversé une période houleuse, avec des résultats de plus en plus mauvais et une remise en question croissante des choix de Jorge Sampaoli.

Il y a des substances qui sont foncièrement instables, comme la nitroglycérine ou l'Olympique de Marseille. Un an après la grave crise de 2021, qui a concentré en quelques semaines l'invasion de la Commanderie par des supporters, le départ du président Jacques-Henri Eyraud et la démission de l'entraîneur André Villas-Boas, l'OM est à nouveau en ébullition. Dimanche, quelques minutes avant le coup de sifflet final contre Monaco (défaite 1-0), le Vélodrome s'est mis à vrombir très fort et quelques insultes contre Sampaoli et les fameux "Mouille le maillot ou casse-toi !" des temps de crise sont sortis des virages.

Cependant, comme le reconnaît le responsable d'un des groupes de supporters, ce ne sont pas vraiment les joueurs qui sont les plus attaqués. La colère des supporters est plutôt dirigée contre l'entraîneur Jorge Sampaoli, accueilli en héros il y a un an et toujours célébré il y a six semaines, alors que l'OM tenait fermement sa deuxième place au classement. Dans un texte publié ce week-end par les Dodger's, l'un des groupes de supporters du Virage Nord, l'Argentin y est même présenté comme une "pâle imitation" de l'idole Marcelo Bielsa.

Car février et début mars ont été laborieux, avec quatre défaites, deux au Vélodrome (Clermont et Monaco) et deux qui ont fait très mal, à Lyon en match en retard et à Nice en quart de finale de la Coupe de France. Il y a aussi eu un maigre match nul à Troyes (1-1) et quelques succès un peu mensongers, obtenus avec des performances moyennes (Angers, Metz et les deux matchs contre Qarabag en play-offs C4).

Des retrouvailles tendues

Quand l'OM est retombé à la troisième place après cette séquence médiocre, il a été obligé de regarder derrière lui et c'était comme un vertige car Rennes (4e), Lille (7e), Monaco (8e) ou même Lyon (9e) remontaient et n'étaient plus si loin du podium et de la Ligue des champions qui va avec. Le jeu proposé, souvent très prudent, voire franchement ennuyeux, ne plaît plus, les points perdus au Vélodrome s'accumulent (22 cette saison en L1) et certains choix sont mal compris, comme l'utilisation parcimonieuse d'Arkadiusz Milik. L'avant-centre l'a évoqué à plusieurs reprises, Sampaoli lui a répondu plusieurs fois également, et le poison a été instillé.

Mardi soir, une réunion au Vélodrome pour préparer le voyage à Bâle la semaine prochaine s'est transformée en discussion entre Pablo Longoria et les responsables des groupes de supporters. Comme le reconnaît une source au sein du club, elle était "assez tendue". Mais Sampaoli est le choix de Longoria, les deux hommes échangent depuis longtemps et régulièrement et un départ de l'Argentin semble aujourd'hui improbable.

"Des choses compliquées dans la gestion des hommes".

Certains au sein du club reconnaissent néanmoins des "choses compliquées dans la gestion humaine" et une incompréhension sur le sort de certains joueurs peu ou pas utilisés (Alvaro, Mandanda, Harit et plus récemment Pape Gueye). Mais la première mi-temps contre Monaco, enlevée et rythmée, semble être un moment encourageant et les dirigeants espèrent que le match de jeudi contre Bâle pourra redonner un peu de légèreté et de plaisir de jouer, sans la pression de la qualification pour la Ligue des Champions. Celle-ci reviendra cependant rapidement, dès dimanche à Brest.