C'était une victoire "dont on se souviendra longtemps", a déclaré Nikola Karabatic. Au lendemain de la qualification héroïque de l'équipe de France pour les demi-finales après une victoire 30-29 dans les derniers instants contre les champions du monde en titre, il était difficile d'imaginer que les fans de handball parlaient d'autre chose et ne souriaient pas à la joie des Tricolores ou au but victorieux de Dika Mem à deux minutes de la fin. Le gardien Vincent Gérard l'assurait calmement jeudi : "On commence à avoir l'habitude d'avoir un taux d'adrénaline très élevé puis qui redescend".
Les Bleus sont effectivement montés très haut mercredi. Sans Nicolas Tournat et Kentin Mahé, contrôlés positifs au Covid, l'équipe de France a certainement écrit une belle page de sa longue histoire. Contraints de faire un résultat contre le Danemark, déjà qualifié, sans Mikkel Hansen, les Français ont héroïquement renversé un match qui semblait leur échapper et dans lequel ils étaient encore menés de cinq buts après 46 minutes.
Les Français ont assuré leur place en demi-finale !
"Nous nous sommes criés dessus et encouragés les uns les autres. Si nous devions perdre, ce ne serait que si nous avions tout donné, et en deuxième mi-temps, c'est exactement ce qui s'est passé. À un quart d'heure de la fin, le score était de -5, mais nous y avons toujours cru", a déclaré le capitaine Valentin Porte après le match. " Erick Mathé, qui faisait office d'entraîneur en l'absence de Guillaume Gille, isolé, se réjouissait dans l'euphorie d'après-match : " Il n'y a plus grand-chose qui peut nous arrêter. Mais sur le chemin du quatrième titre de champion d'Europe, la Suède est déjà en vue.
De retour en finale après huit ans
Il y a un an presque jour pour jour, au même niveau de la compétition lors de la Coupe du monde 2021, les Bleus avaient été bien stoppés par des Suédois dominateurs (32-26). "Nous étions loin de leur niveau", se souvient Nikola Karabatic, qui avait suivi la demi-finale depuis chez lui après avoir été victime d'une grave blessure aux ligaments croisés du genou en 2020.
"J'étais triste pour mes amis de me retrouver parmi les quatre derniers et de rentrer à la maison avec une médaille en chocolat. Ce sera une motivation supplémentaire". Pour Guillaume Gille, il est toutefois difficile d'évoquer le mot "revanche". "La demi-finale de demain (vendredi) ne nous rendra pas ce que nous avons perdu il y a un an en Égypte. Nous sommes à un moment où des histoires s'écrivent", tempère l'entraîneur des Bleus.
Karabatic : "Une mi-temps très, très forte mentalement".
Les Bleus veulent écrire une nouvelle histoire, eux qui n'ont plus dépassé les demi-finales européennes depuis 2014, année de leur dernier sacre continental. Le gardien de but français a plaisanté en faisant allusion à la victoire de la Suède contre la Norvège (24-23) un jour plus tôt : "Ce sera un match des miracles".
Comme les Bleus, les coéquipiers du capitaine Jim Gottfridsson étaient menés de quatre buts à un quart d'heure de la fin. Comme les Bleus, ils ont eu besoin d'une fantastique remontée et d'un 5-0 pour finalement s'imposer et s'ouvrir les portes des demi-finales. "Nous avons un adversaire qui est redevenu une équipe du gotha des nations depuis quelques années, qui compte sur une jeune génération très talentueuse", se félicite Guillaume Gille.
Alors que les Bleus devront toujours se passer de Nicolas Tournat et peut-être de Kentin Mahé, les Suédois devront eux aussi se réinventer face à la vague Covid. Ils devront se passer de Lukas Sandell, auteur de 16 buts depuis le début du tournoi et dont le contrôle positif a été confirmé jeudi. Cinq autres joueurs, dont le meilleur buteur Hampus Wanne (41 buts) et Niclas Ekberg, ont également été annoncés isolés par l'équipe suédoise. Andreas Palicka, le futur gardien du PSG, et Felix Claar n'étaient pas encore sûrs jeudi, après avoir été contrôlés positifs le 23 janvier.