A Biarritz, l'heure n'est pas encore à la réconciliation. Les responsables du BO et la municipalité sont en conflit ouvert depuis des mois, un conflit qui a connu un nouvel épisode mardi. Le maire de Biarritz, Maider Arosteguy, a en effet présenté un projet de centre d'entraînement qui serait situé dans le quartier Polo, soit à trois kilomètres du Stade Aguiléra. Cette annonce a fait réagir le président du Biarritz Olympique, Jean-Baptiste Aldigé, qui a confirmé qu'il n'était pas impliqué dans ce projet. "C'est une excellente chose. Vous avez quand même une maire qui vous explique comment le BO va fonctionner", a-t-il tonné dans une interview accordée à Rugbyrama. Bientôt, elle s'occupera de l'équipe ou du recrutement. Je vous rappelle que le BO est une association privée. La seule personne qui décide de ce qu'est la BO ou de ce qu'elle fait, c'est moi". Jean-Baptiste Aldigé a réaffirmé qu'il était exclu que le club utilise ces nouvelles installations et a fustigé le fait que ce projet concerne un "pôle associatif multisports" et non un pôle qui serait dédié au club de rugby.
Aldigé :
"C'est échec et mat"
Jean-Baptiste Aldigé a pour sa part précisé ses attentes, notamment en ce qui concerne un centre d'entraînement attenant au stade Aguiléra. "Le premier projet à Aguiléra était un centre d'entraînement à côté du stade pour 42 millions d'euros. La maire de Biarritz nous a demandé de le faire moins cher, alors nous avons trouvé le moyen d'intégrer ce centre sous la tribune Blanco, qui était un espace vide", s'est-il souvenu. C'est ainsi que nous sommes passés d'un projet de 42 millions d'euros à 35 millions d'euros. Aujourd'hui, si la maire construit un centre d'entraînement ailleurs, mon stade vaut toujours 35 millions d'euros". A ses yeux, le projet voulu par la maire de Biarritz signifie que le BO "n'a toujours pas de lieu pour s'entraîner" et qu'il n'est "toujours pas possible d'obtenir le nouveau stade nécessaire". Ce que je peux vous dire sur cette histoire, c'est qu'elle est échec et mat", a déploré Jean-Baptiste Aldigé. La municipalité de Biarritz est arrivée au bout de son processus, qui dure maintenant depuis deux ans, de tuer le Biarritz Olympique Pays Basque". Pour le dirigeant du club, "ce n'est qu'une démarche personnelle de la maire qui veut faire tomber le club à travers ses dirigeants".
Aldigé a toujours la vie dure face à Arosteguy
La famille Gave, propriétaire du club, a déjà exclu de financer entièrement les travaux de rénovation du stade Aguiléra. La famille n'envisage cependant pas d'abandonner le club. " Il en a profité pour lancer une nouvelle pique à Maider Arosteguy qui, selon lui, " ne veut pas d'un club ambitieux qui se développe au niveau professionnel ", après avoir promis de donner les moyens au BO s'il revenait dans l'élite du rugby français. "C'est une maire de Pro D2, la deuxième division, donc elle veut un club de deuxième division qui joue le maintien", a-t-il confié, ajoutant qu'il espérait que "Madame le Maire, qui est candidate à des postes ministériels, ne soit pas nommée ministre de l'économie ou des sports". Le conflit entre les dirigeants du BO et les élus de la ville de Biarritz semble s'enliser dans une crise qui pourrait nuire à l'avenir d'un club déjà en difficulté sur le plan sportif après sa passionnante montée en Top 14 au printemps dernier.