Bleues/Drouin : "Il serait dommage de ne pas s'inspirer".

Bleues/Drouin : "Il serait dommage de ne pas s'inspirer".

Une semaine après le titre remporté par l'équipe de France masculine, les Françaises rêvent elles aussi d'un Tournoi des 6 Nations parfait, qu'elles entameront dimanche à Grenoble face à l'Italie. Caroline Drouin, la meneuse de l'équipe de France, qui sort à peine d'un tournoi, a déclaré : "Je suis contente que nous ayons gagné le tournoi.


Caroline Drouin, après les dernières performances de l'équipe de France, avez-vous abordé le Tournoi des Six Nations avec beaucoup de confiance ?
Oui, nous devons le faire. Nous avons eu la chance de battre les championnes du monde à deux reprises. Mais c'était il y a quelques mois et entre-temps, nous avons toutes retrouvé nos clubs. Même si nous avons fait un stage en Corse, c'est le début de la compétition, donc il faut retrouver le projet de l'équipe de France et les repères que nous avions lors de la tournée. Nous savons aussi que le premier match est le meilleur moyen de voir dans quel état d'esprit se trouve l'équipe.

Comme par hasard, votre calendrier est identique à celui des hommes. Vous imaginez-vous naturellement faire comme les Français et réaliser le grand chelem, comme vous l'avez fait en 2018 ?
Oui, bien sûr, c'est inspirant. Vu le tournoi qu'ils ont joué, ce serait quand même dommage de ne pas s'en inspirer. Après, c'est à nous de construire notre histoire. On est dans une année de Coupe du monde, on sait quelle sera la préparation de ce tournoi, notamment pour la préparation et pour nous amener jusqu'en Nouvelle-Zélande. Mais bien sûr, cela donne envie de faire comme eux et de faire vivre au public les mêmes émotions qu'ils ont dû vivre.

Vous pourriez également disputer une finale contre l'Angleterre à domicile. Est-ce l'équipe à craindre ?
Oui, nous avons aussi la chance de pouvoir disputer un dernier match contre l'Angleterre à domicile cette année. Nous n'aurions pas pu rêver d'une meilleure conclusion pour ce Tournoi des Six Nations. Il nous reste encore quatre matches à gagner en amont et nous devons tout faire correctement pour atteindre cette finale. Mais il est clair que c'est idéal, car l'Angleterre est une équipe que nous rencontrerons dans les groupes lors de la Coupe du monde et contre laquelle nous nous battons en ce moment. Nous sommes impatients de la rejouer. De plus, nous avons la chance de les jouer à Bayonne, où le stade est déjà complet. Cela promet un très beau match, si nous faisons tout bien avant.

Un match qui vous permettra également de prendre votre revanche sur la défaite en finale de l'année dernière ?
Tout à fait. On sent vraiment qu'il s'agit de deux équipes serrées (sic), cela se joue souvent sur des détails. Lors des deux dernières confrontations, nous n'avons vraiment pas été très loin. Néanmoins, nous ne les avons pas encore battus, donc c'est clairement l'année où nous devons leur montrer qu'il faudra compter avec eux à la Coupe du monde et aussi dans ce Tournoi des Six Nations.

Samedi, vous affronterez l'Italie, un match qui peut constituer une entrée en matière idéale, mais qui a aussi tout du piège par excellence ?
C'est exactement ça. On nous dit souvent : "Oui, c'est l'Italie pour commencer", mais pour être honnête, c'est typiquement l'équipe qui n'a rien à perdre. Elle va tout donner et ne pas se laisser faire. Elle est aussi parfois compliquée à jouer, mais c'est vrai que c'est l'équipe idéale pour commencer ce tournoi de la meilleure des manières.

"Mon rôle de chef ? Il est déjà lié à ma position"


Souhaitez-vous frapper un grand coup dès le début ou vous contenteriez-vous d'une victoire ?
Non, non, ce n'est pas la philosophie de se contenter uniquement (rires). Il s'agit clairement de montrer que l'équipe de France va être présente, qu'elle va faire un bon match. Physiquement aussi, nous voulons envoyer un signal à nos adversaires, car nous savons très bien que les Anglaises vont regarder nos vidéos dès notre premier match. Il est donc important de montrer l'état d'esprit dans lequel nous nous trouvons.

Êtes-vous une équipe encore plus forte que vous ne l'étiez avant cette tournée d'automne assez incroyable ?
Oui, car pour un groupe, il est toujours important de gagner. Donc quand on a la chance de battre les championnes du monde, c'est toujours mieux pour la confiance en soi. Nous travaillons aussi mieux et énormément à l'entraînement sur les oppositions. On remarque vraiment que le niveau du groupe français a augmenté. Les équipes sont très denses et très riches, et on sent qu'on est vraiment un cran au-dessus. Mais le prochain objectif est de battre les Anglaises et de faire le grand chelem.

Vous allez disputer ce premier match sans l'ensemble de l'équipe. Cela vous inquiète-t-il ?
Non, car aujourd'hui nous avons un groupe de joueuses très dense, donc même si des joueuses qui étaient très présentes dans le groupe ne sont pas là, nous avons suffisamment de place pour faire une rotation. De plus, les absentes sont des joueuses très expérimentées qui sont en phase de reconstruction ou qui n'ont peut-être pas été appelées en équipe nationale, de sorte que les joueuses qui commencent le tournoi ne sont pas forcément celles qui le terminent. Cela peut peut-être indiquer qu'une équipe plus expérimentée sera peut-être alignée contre l'Angleterre ou que l'on pourra revoir d'autres joueuses.

Diriez-vous que malgré votre âge (elle a 25 ans), vous êtes déjà devenue la patronne de cette équipe de France ? D'autant que vous aviez remporté cette épreuve et réalisé le Grand Chelem en 2018 ?
Oui, mais c'est justement l'expérience qui me permet de postuler à ce rôle de cheffe. C'est un rôle qui est déjà lié à ma position, parce que quand tu es numéro 10, tu dois garder ce rang. En tout cas, accumuler les titularisations renforce vraiment le sentiment de leadership dans l'équipe et la confiance que le staff et les joueuses m'accordent. Je peux me retrouver dans mon jeu et je me sens de mieux en mieux dans cette équipe.