Bouscatel, le premier bilan

Bouscatel, le premier bilan

René Bouscatel, président de la LNR depuis un an, a assuré que la situation économique des clubs était sous contrôle, mais qu'il ne s'interdisait pas de prendre des décisions sur des sujets brûlants comme les transferts ou le format du Top 14.

René Bouscatel tient la barre. Succédant à Paul Goze à la tête de la Ligue nationale de rugby, l'ancien président du Stade toulousain a fêté sa première année à la tête du rugby professionnel français. Dans une interview accordée au quotidien Le Figaro, il a dressé un premier bilan de son mandat, marqué par les conséquences économiques de la crise sanitaire liée au coronavirus. René Bouscatel a confirmé que la santé financière du rugby professionnel était "précaire" avec des clubs "fragilisés", tout en reconnaissant qu'il y avait "encore quelques situations tendues", mais pas de "situations catastrophiques", notamment grâce au soutien de l'État. Sur le plan financier, le Top 14 est régi par un plafond salarial ou "salary cap", dont le plafond sera abaissé à 10,7 millions d'euros à partir de la saison prochaine. Pour le patron de la LNR, le "cap est tenu" avec un système qui a "fait ses preuves" pour "l'équité et l'attractivité" des deux ligues professionnelles et qui permet d'avoir "huit à dix clubs pouvant prétendre au titre de champion de France".

La LNR est prête à serrer la vis des transferts.

Autre sujet d'inquiétude, la multiplication des transferts entre clubs, notamment celui de Cheslin Kolbe de Toulouse à Toulon. René Bouscatel reconnaît qu'il y a des points de vue différents entre les clubs et qu'un compromis pourrait être trouvé. Nous sommes donc en train d'élaborer une position intermédiaire : une régulation du montant des indemnités de transfert", a déclaré le président de la LNR. La partie correspondant aux salaires encore dus ne rentrerait pas dans le salary cap, contrairement à ce qui va au-delà et qui relève de la spéculation". Un autre point de discorde potentiel est le nombre de doublons, notamment en lien avec les reports de matchs dus au coronavirus. Dans ce contexte, René Bouscatel invite les présidents de club à "oublier l'intérêt particulier" à moins de 500 jours de la Coupe du monde en France et à privilégier "l'intérêt collectif". "Il ne faut pas oublier que cette plus grande disponibilité des internationaux a un objectif qui rassemble tout le monde : que le XV de France soit en mesure de gagner la Coupe du monde", ajoute le patron du rugby professionnel français.

Bouscatel : "Il n'y a pas de chiffre sacré".

Le calendrier pourrait être plus chargé à l'avenir, puisque René Bouscatel a confirmé le projet d'une "Coupe du monde des clubs tous les quatre ans", qui est "bien avancé". Le président de la LNR ne cache pas qu'il y a "une réflexion sur les formats des compétitions", mais affirme que "le format du Top 14 a fait ses preuves", et ne ferme pas la porte à l'idée de réduire la catégorie élite, qui pourrait être réduite à douze équipes. "Il n'y a pas de chiffre sacré pour moi", affirme René Bouscatel, qui reste attaché au principe du groupe unique, qui contribue selon lui "à la réussite sportive et économique" du Top 14. Ces éléments incitent le patron de la Ligue à être "très prudent avant d'envisager de changer ce qui fonctionne bien", ajoutant que "les clubs sont le présent et l'avenir du XV de France", qui vient de réaliser le grand chelem dans le Tournoi des 6 Nations et s'impose de plus en plus comme l'un des favoris pour le titre mondial l'an prochain. Le rugby professionnel n'exclut pas d'évoluer, mais il veut l'aborder avec parcimonie et non de manière révolutionnaire.