Rudy Gobert, comment abordez-vous les play-offs(interview avant le premier match de la série), étant donné l'incertitude qui règne à Dallas sur la participation de Luka Doncic ?
Nous nous concentrons sur nous-mêmes et nous nous préparons comme s'il allait jouer. Avant tout, nous sommes convaincus que même s'il ne joue pas le premier match (ce qu'il a fait), il reviendra pendant la série. Le plus important, c'est que nous soyons prêts physiquement et mentalement. De plus, nous savons qu'il ne s'agit pas seulement d'un match. Nous devons en gagner quatre et nous savons qu'il (Doncic) reviendra tôt ou tard.
Avez-vous le sentiment que l'avenir du Jazz pourrait dépendre de ces play-offs ?
C'est tout à fait possible. Quoi qu'il en soit, notre avenir, individuel et collectif, se jouera toujours lors des play-offs. Et comme les attentes sont élevées, cela peut conduire à des déceptions. En NBA, quoi qu'il arrive, il y a toujours du mouvement et des équipes qui essaient de s'améliorer. Nous avons eu la chance de conserver un groupe solide ces dernières années. Nous nous concentrons sur le moment présent et sur notre désir d'essayer de faire quelque chose lors de ces play-offs. Ce n'est que lorsque ces play-offs sont terminés que les grandes équipes essaient d'améliorer leur effectif. Ces questions se poseront comme chaque année après les play-offs. Pour l'instant, notre objectif est de gagner.
Comment se situe Utah collectivement ?
Nous sommes dans un super état d'esprit. Les hauts et les bas que nous avons connus cette saison nous ont permis de progresser et d'apprendre à nous connaître encore mieux. Nous verrons comment les choses évolueront, mais nous sommes tous très impatients de retourner en play-offs avec de grands objectifs pour la fin de la saison. Nous sommes dans un très bon état d'esprit.
Quel est pour vous l'objectif minimum à atteindre en play-offs ?
Il n'y a pas vraiment d'objectif minimum. Nous savons où nous voulons aller et nous verrons comment les choses évoluent. Mais bien sûr, nous voulons aller en finale de la NBA et remporter le titre. C'est notre objectif depuis quelques années et cela ne changera pas cette saison.
"Le public commence à me respecter de plus en plus".
Avez-vous l'impression que la perception que les gens ont de vous aux États-Unis est en train de changer ?
Je ne sais pas vraiment. Je suis une personne extravertie, je ne publie pas beaucoup sur les réseaux et je ne parle pas beaucoup. La plupart des gens ne me connaissent donc pas vraiment, à part les grands médias qu'ils suivent. D'une part, je joue dans l'Utah. D'autre part, je suis français et je ne suis pas non plus le joueur le plus flamboyant de l'univers... Tout cela fait que les gens ne me connaissent pas vraiment. J'en suis conscient. Malgré tout, j'ai l'impression que le grand public américain commence à me respecter de plus en plus. La perception ne correspond peut-être pas à la réalité, mais je sens quand même qu'il y a un progrès.
Des légendes comme Shaquille O'Neal et Dwyane Wade ont pris votre défense la semaine dernière. Qu'en avez-vous pensé ?
Je l'ai vu, mais en tout cas, chacun a sa propre opinion. On essaie toujours de s'améliorer, et c'est ce que je fais pour essayer d'aider mon équipe. La confiance doit se mériter, et c'est ce que j'essaie de faire.
Vous attendiez-vous à ce que les Lakers échouent ?
Non, honnêtement, je m'attendais à ce qu'ils atteignent les play-off. Ils ont connu beaucoup d'adversité, quelques blessures, et ils avaient aussi un nouveau groupe. Parfois, il faut du temps pour que la mayonnaise prenne. C'était une saison un peu compliquée pour eux, c'est sûr, mais c'est la NBA, ça arrive.
Allez-vous participer à l'Euro ?
Pour l'instant, je participe aux play-offs. Pour la suite, je n'ai pas encore pris de décision, donc nous verrons comment je me sens psychologiquement et physiquement.
"L'AccorArena serait pleine tous les soirs.
Que ressentiriez-vous si vous deveniez bientôt l'un des trois seuls joueurs de l'histoire de la NBA à remporter le titre de meilleur défenseur pour la quatrième fois ?
Cela me remplirait de fierté. Quand on regarde mon parcours et que l'on voit où j'ai commencé, ça n'a pas été facile de gagner un titre (il sourit). Donc si j'avais la chance d'en gagner quatre, cinq ou même six, ce serait formidable. Quoi qu'il arrive, le plus important pour moi est d'essayer d'être le meilleur Rudy que je puisse être, sur et en dehors du terrain. Si ces personnes décident ensuite que je mérite davantage le titre de meilleur défenseur de l'année, alors tant pis.
Pour qui voteriez-vous personnellement lors de l'élection du MVP de la saison ?
Il y a clairement trois candidats : Joel Embiid, Nikola Jokic et Giannis Antetokounmpo. Pour moi, c'est la manière dont Jokic a porté son équipe cette saison qui fait qu'il mérite le titre de MVP. Il a vraiment joué beaucoup de matches et en termes d'impact et de constance, il est pour moi le MVP.
Que pensez-vous de la controverse concernant le choix de la salle pour le tournoi de basket-ball lors des Jeux de Paris 2024 ?
C'est bien qu'il y ait eu des discussions (rires). Je me suis mouillé en public, mais le plus important, ce sont surtout les discussions internes. Elles ont eu lieu et c'est bien qu'ils aient pris conscience que le sport numéro un au monde ne devrait pas être soumis à de telles conditions lors des Jeux olympiques. Il y a beaucoup de choses et de sports à prendre en compte dans l'organisation des Jeux olympiques, et ce n'est pas forcément facile. Nous espérons simplement que les basketteurs qui viennent du monde entier pour les Jeux olympiques seront traités avec un peu plus de respect.
Accepteriez-vous de jouer en dehors de Paris et de ne pas être logé au village olympique ?
J'espère que ce sera à Paris. Nous avons une salle magnifique qui s'appelle l'AccorArena. Elle serait tellement pleine tous les soirs (il claque des doigts) si nous jouions le tournoi de basket des Jeux olympiques. Pourquoi pas ?