Hénin : "Le programme BNP Jeunes Talents est vraiment une aubaine pour les jeunes".

Hénin : "Le programme BNP Jeunes Talents est vraiment une aubaine pour les jeunes".

Justine Hénin est la marraine de l'équipe BNP Paribas Jeunes Talents en Belgique, l'un des deux nouveaux pays, avec la Pologne, qui participent désormais au programme. Elle nous parle de son rôle auprès des jeunes joueurs belges, notamment dans le cadre de ce programme et de son académie.

Justine Hénin, qu'est-ce qu'un programme comme celui dont bénéficient les jeunes talents du Team BNP Paribas aurait pu vous apporter dans vos jeunes années ? Et aurait-il pu tout changer pour vous à vos débuts ?
Personnellement, j'ai eu la chance d'être soutenu grâce à l'engagement de mes parents. Ils sont allés voir des petites entreprises locales et plusieurs d'entre elles ont décidé d'investir en moi. J'avais 18 ans et nous nous étions engagés à leur rembourser l'argent si je gagnais ma vie. Nous pouvions le faire, mais sans ces personnes qui étaient prêtes à investir en moi sans aucune garantie, je n'aurais probablement pas pu faire ce que j'ai fait. Ce sont des formations qui coûtent cher, c'est pourquoi un programme comme celui-ci est merveilleux. Le programme BNP Paribas offre un soutien financier important aux jeunes joueurs. BNP Paribas est actif dans le tennis depuis si longtemps. Il y a une telle cohérence et un soutien si présent que cela semble presque naturel. Mais il faut être capable de le faire, et je trouve qu'ils le font très bien.

Quel est, selon vous, le principal avantage de ce programme ?
Il y a bien sûr le soutien financier, mais aussi la dynamique créée par ce programme international auquel participent 150 jeunes. Ils peuvent se rencontrer et il peut y avoir de l'émulation. Ils reçoivent des conseils et des formations. L'implication des parrains dans le projet permet aussi des moments d'échange et d'inspiration, comme ce fut le cas ici. Cela apporte beaucoup de choses positives et fait en sorte que le tennis soit visible dans différents pays. C'est vraiment une bénédiction pour ces jeunes.

Et l'internationalisation du programme a permis à la Belgique d'en profiter également ?
Nous en sommes très heureux. Je suis vraiment très touché par cette confiance, que nous allons essayer d'honorer du mieux possible. Ce soutien est indispensable pour que les jeunes puissent voyager et jouer des tournois, mais c'est à eux de réaliser leur propre projet. C'est ce que j'ai rappelé aux jeunes joueurs de l'équipe BNP Paribas Jeunes Talents lors de notre échange à Roland-Garros. Il y a beaucoup de gens autour d'eux qui peuvent les aider à réaliser leur rêve, mais ce rêve doit avant tout venir d'eux. Il y a BNP Paribas, il y a les parents, les entraîneurs ... C'est un travail d'équipe qui permet de continuer à former des jeunes et à leur donner l'envie d'atteindre le sommet.

"Les parents doivent vraiment comprendre qu'il faut être patient".

Cela vaut vraiment de l'or de pouvoir donner à ces jeunes des conseils de champions comme vous !
Oui, et c'est ce que je fais depuis longtemps à travers mon académie. Ce qui est aussi formidable dans le programme BNP Paribas Jeunes Talents, c'est la confiance qui est placée dans notre structure privée. C'est une vraie responsabilité, mais aussi un boost. Quand on a des partenaires qui représentent et aiment autant le tennis depuis si longtemps, cela apporte une énorme motivation. Ma présence auprès des jeunes reste indéfectible, car j'aime transmettre mon expérience, évoquer les valeurs du sport de haut niveau, travailler avec eux et leur faire sentir que nous sommes là, quels que soient les obstacles. Il faut aussi montrer à un jeune en difficulté qu'il est important de travailler sur le long terme. Dans le cadre du programme, j'ai insisté sur le fait que le développement d'un joueur prend du temps et que les éducateurs doivent être patients. On ne peut pas simplement arrêter de soutenir un jeune dès que quelque chose ne va pas. Il est important de le comprendre et de le mettre en perspective.

Concrètement, quel est votre rôle au quotidien ?
Je suis sur le terrain trois jours par semaine avec Carlos Rodriguez, qui a été mon entraîneur et qui travaille avec nous à l'académie. Chacun de nous a son rôle et c'est extrêmement passionnant pour les deux. Je m'occupe aussi de beaucoup d'autres choses à l'académie. Même si j'essaie de déléguer de plus en plus, je suis présent tous les jours. Je porte vraiment mon projet, je rencontre beaucoup de gens, je parle avec les parents et les jeunes. J'ai construit une équipe sur laquelle je peux compter. Mais je suis là parce que l'exemplarité est quelque chose de très important dans le monde du sport. Je veux montrer aux jeunes que ce que l'on attend d'eux est quelque chose de très important pour moi.

Quelles sont les questions qui reviennent le plus souvent ?
Il y a une réalité qui revient sans cesse, c'est l'urgence. C'est très bien d'être impatient, mais il faut faire attention à ne pas être prisonnier d'une forme d'urgence. Il faut vraiment insister et convaincre que le processus prend du temps. Malheureusement, c'est compliqué avec ceux qui ne veulent pas comprendre. Nous essayons de rassurer les parents par rapport à cette notion d'urgence et de leur faire accepter qu'il n'y a pas de garanties dans le processus, mais qu'ils doivent avoir cette ouverture et cette écoute. Nous essayons de mettre le plus de chances de notre côté, mais il y a beaucoup de facteurs qui entrent en jeu. Construire la confiance est quelque chose de très important pour réussir. Il faut du temps pour gagner.