Svitolina n'a pas changé d'avis

Svitolina n'a pas changé d'avis

Elina Svitolina, présente à Paris en marge de la Global Sports Week, a confirmé qu'elle ne participerait pas aux Internationaux de France cette année. L'Ukrainienne, dont une partie de la famille se trouve encore en Ukraine, ne se sent toujours pas prête à participer à nouveau au tournoi. Elle estime en outre que Wimbledon a pris la bonne décision en ce qui concerne les joueurs russes et biélorusses.

"Je serai très heureuse d'être avec lui (Gaël Monfils, son mari). Même si, malheureusement, je ne participerai pas au tournoi de mon côté". Elina Svitolina (27 ans), trois fois quart de finaliste à la Porte d'Auteuil (2015, 2017 et 2020), manquera cette année les Internationaux de France pour la première fois depuis sa première participation en 2013. L'Ukrainienne, qui s'était volontairement retirée du circuit fin mars après avoir été éliminée dès le premier tour du tournoi WTA 1000 de Miami et également dès le premier tour d'Indian Wells, a confirmé mercredi, lors de sa visite à Paris dans le cadre de la Semaine mondiale du sport, qu'elle ne participerait pas au tournoi parisien. En marge d'une conférence sur la santé mentale, l'ancienne numéro 3 mondiale, aujourd'hui 27e au classement mondial, a admis qu'elle n'était toujours pas en mesure de jouer au tennis, d'autant plus qu'une partie de sa famille est en danger en Ukraine, où l'invasion russe se poursuit. "Beaucoup de stress s'est accumulé. Je porte beaucoup de choses sur mes épaules en ce moment. Tout ce mélange fait que je prends les choses un jour à la fois. En ce moment, je me concentre sur ma fondation qui collecte des fonds pour aider les enfants en Ukraine, pour leur offrir un endroit où s'entraîner et continuer à rêver en ces temps difficiles. Aujourd'hui, j'ai juste besoin d'être en paix avec moi-même. Je ne pense pas du tout aux points au classement WTA. Une partie de ma famille est actuellement encore à Odessa. Il m'est impossible d'imaginer ce qu'ils vivent psychologiquement et cela me rend triste de les voir aussi stressés et inquiets. Je ne sais pas s'ils seront encore en vie demain". Svitolina avait tenté de se tester sur un court de tennis à l'occasion du tour américain, alors que les chars russes étaient déjà présents dans son pays. Elle avait très vite compris qu'il lui était impossible de se concentrer sur le tennis.

"Wimbledon ? C'était la bonne chose à faire".

Quand la guerre a commencé, c'était vraiment difficile pour moi de jouer", poursuit-elle dans L'Equipe. A Monterrey et Miami, je n'ai pas donné le meilleur de moi-même, je n'ai pas bien géré la pression sur le court. Je ne me sentais pas du tout moi-même". C'est encore le cas aujourd'hui. Originaire d'Odessa ("Ma ville, où j'ai passé mon enfance, a été détruite, c'est triste"), elle ne sait pas quand elle pourra ressortir sa raquette et son sac de tennis du placard où elle les avait rangés jusqu'à présent. "Je dois voir comment je me sentirai plus tard. Pour l'instant, la sécurité de ma famille passe avant tout. Je sais que si je me sens bien mentalement et physiquement, je peux être au niveau des yeux et donc haut dans le classement". "Cela ne m'inquiète pas", assure toutefois la demi-finaliste à deux reprises en Grand Chelem, reconnaissant au passage que les organisateurs de Wimbledon ont pris, selon elle, la bonne décision en décidant d'interdire aux joueurs russes et biélorusses de participer cette année. "Wimbledon avait ses raisons et c'était la bonne décision, car il est important de savoir de quel côté se trouvent les joueurs russes et s'ils soutiennent ou non l'invasion de l'Ukraine et l'armée russe. Aujourd'hui, nous ne le savons pas". Alors que le Conseil des joueurs de l'ATP a recommandé de ne pas attribuer de points lors de ce tournoi de Wimbledon, qui se déroule sans représentants de la Russie et de la Biélorussie, l'épouse de Gaël Monfils estime au contraire qu'il ne faut pas aller dans ce sens. "Je ne pense pas que ce soit une bonne décision. Ce serait même une erreur, car Wimbledon est un Grand Chelem avec tellement d'histoire. Et imposer cette sanction, compte tenu de la main tendue du tournoi au peuple ukrainien et contre la propagande russe, ce serait une très mauvaise décision de l'ATP".