Un mois s'est écoulé. Et France Télévisions n'a pas sourcillé. Début mars, le conseil des prud'hommes de Paris a donné raison à Pierre-Etienne Léonard, qui devait être licencié de France 2 à l'été 2020, en condamnant la chaîne à lui verser 45.000 euros d'indemnités et 100.000 euros de dommages et intérêts pour licenciement "abusif" et "sans cause réelle ni sérieuse". Selon Le Canard Enchaîné, la chaîne publique a toutefois "renoncé à faire appel de sa condamnation".
Pierre-Etienne Léonard faisait partie des trois journalistes licenciés à l'été 2020 après le témoignage de Clémentine Sarlat dans le quotidien sportif français L'Equipe. Clémentine Sarlat avait dénoncé l'atmosphère sexiste qui régnait au sein du service des sports. Suite à ses accusations, la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, a lancé une enquête qui a été confiée à un cabinet indépendant et qui a conduit au licenciement de Pierre-Etienne Léonard, Alain Vernon et du rédacteur en chef Jean-François Laville.
Thierry Vildary, journaliste à Stade 2 et délégué syndical, a réagi en parlant de "honte en creux". "France Télévisions ne fait pas appel de sa condamnation devant les prud'hommes. On peut dire que Pierre-Etienne Léonard a été licencié pour rien. Le dossier est vide. Il est rare que l'employeur ne fasse pas appel d'un jugement en première instance". Et le journaliste d'investigation n'en avait pas fini. "Une carrière et une réputation détruites 145.000 € d'argent public gaspillés", a-t-il poursuivi en pointant du doigt le travail du service des ressources humaines "sans avoir rien vérifié de ses accusations". "Quelle honte pour une entreprise publique qui diffuse des grands reportages et des magazines d'information d'orchestrer des procès staliniens aux méthodes vichystes - avec la complaisance des syndicats - en période de réélection de sa présidente", a-t-il ajouté avant de demander à France TV de "réhabiliter" Pierre-Etienne Léonard.
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- Thierry Vildary (@thierryvildary) avril 15, 2022